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TheWordsofLarry

13 décembre 2017

UNE HISTOIRE A RACONTER - 11 -Laura L.

Au cours de mes trois années d'études à Montpellier, je suis sorti avec une certaine Laura. Il y en aura une autre portant le même prénom et durant la même période ; j'en parlerai plus loin. Concernant cette Laura ci, ce qui est vraiment incroyable, c'est que c'était vraiment la dernière fille avec qui j'aurais imaginer sortir. Non pas parce qu'elle était moche ou simplement quelconque, bien au contraire car elle était plutôt très jolie, mais parce qu'elle avait été jusqu'alors si peu démonstrative et réservée, même froide n'ayons pas peur des mots, que je fus bien loin de penser la faire fantasmer à ce point. Ne parlons pas de narcissisme, je vous en prie, je pense que c'est simplement le terme approprié.
Un soir, les anciens d'IPESUD avaient organisé une soirée dans un bar du centre-ville,le point zéro, et tous les étudiants de l'école étaient invités. À cette époque, mes relations avec Alex demeuraient encore très compliquées. Officiellement, j'étais célibataire. Officieusement, c'est une autre histoire. Le fait est que je passais la soirée en compagnie de mon vieux pote Goum, Thomas de son vrai prénom, qui était dans ma classe l'année passée. Il était à présent en 1ère année d'architecture d'intérieur. Ce soir là, nous avions pas mal picolé et cela nous donnait des ailes. Or, Mon cher ami avait tout de même un petit problème de sur-poids. Il cherchait désespérément l'âme sœur mais n'y parvenais point. Pourtant, il était adorable ; un gars charmant, drôle et attentionné. Mais rien à faire, sa silhouette, lui jouait des tours et ces demoiselles n'avaient pas envie de creuser plus en profondeur. Mal leur en a pris, peut-être manquait-il encore cruellement de maturité et d'expérience à l'époque mais le fait est que, depuis, il s'est transformé en un très bel homme et a pris une jolie petite revanche sur la gente féminine !
Enfin... nous voilà accoudés à des tables hautes, à proximité immédiate de la piste de danse. On mate. Les chansons passent et passent, les caissons de basse faisant vibrer les tripes de chacun. Vient un moment où, à force de tournées, de cigarettes et aussi de fatigue -n'oublions pas que nous nous trouvons ici en première année de BTS en arts appliqués- j'étais déjà bien entamé. Pour tout dire, j'envisageais de rentrer à mon studio quand Goum m'avoue son désarroi de ne parvenir, malgré tous ses efforts, à conclure avec une de ces demoiselles ou bien d'au moins en séduire une. Moi, d'un naturel et d'une spontanéité que je ne me connaissais pas, je lui réponds : "Attends, je vais te montrer comment il faut faire !". Je n'étais absolument pas convaincu de l'issue de la démonstration mais c'était dit. À ce moment là, je n'étais pas saoul (pas encore tout au moins), pas de guingois, mais simplement complètement desinhibé : Plus rien ne m'impressionnait. J'y vais donc, confiant, sans me poser de questions, me glissant dans le groupe en train de fébrilement s'agiter. Très vite, je vois Laura en train d'achever une danse. Sans vouloir me répéter, elle était une fille avec qui je n'avais jamais envisagé quelque relation que ce soit mais, ce soir là, elle était différente car pour une fois elle souriait ! C'est juste cela qui m'a attiré. Déjà jolie, son sourire exacerbait d'autant plus son charme. Je la rejoins donc sur la danse suivante se trouvant être un slow, ce qui tombait à point nommé. Elle accepte sans trop réagir mais je peux lire dans ses yeux une surprise totale. Pendant une fraction de seconde, je l'ai même sentie complètement désemparée, comme une enfant. Le fait est que, quand j'y pense, sa réaction en disait long mais dans ce genre de circonstances j'ai toujours été un grand naïf. Pendant le slow, une très grande proximité -quelque part électrique, sensuelle, indescriptible- s'empare de nous. Sans vraiment réaliser, je commence à l'embrasser dans le cou. Là, je sens son étreinte se resserrer. Et tout s'est emballé. La seconde d'après on s'embrassait à n'en plus pouvoir. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qu'il nous arrivait. Pour l'anecdote, je crois bien que jamais une fille ne m'a embrassé comme elle et avec une telle fougue ! Qu'est-ce qu'elle embrassait bien ! C'était la classe internationale.

Malheureusement, nous l'ignorions encore, cela demeure le moment le plus fort que nous n'ayons jamais partagé ensemble.

Après s'être embrassés, tout le monde autour de nous semblait halluciner et je ne parle même pas de Goum qui est carrément resté sans voix. C'était de l'étonnement mêlé à de la satisfaction, même aussi de l'admiration. Je tapais dans la main de Rils, un autre pote, passant avec une autre cavalière à proximité. Lui non plus n'en revenais pas. Laura me regarde alors d'un air ou se mêlaient la joie et une gêne adorable : une petite fille, c'est cela. Il faut dire qu'à cette époque elle avait 18 ans et moi 25. Peut-être était elle également impressionnée ? Elle se blottit aussitôt au creux de mon épaule, comme si elle ne croyait pas à ce qui venait de se passer, comme si c'était ce qu'elle espérait secrètement depuis des mois. Et c'était le cas car elle me le confiera plus tard. Mais qu'en savais-je, moi ? Je l'ignorais totalement. En honnête homme, je le répète, je n'en savais absolument rien. La chose prend alors des proportions insoupçonnées.

En parfait gentleman, je lui propose un verre et me rends de ce fait jusqu'au bar. À ce moment là, je me rends bien compte que je ne me sens plus aussi bien qu'au début de la danse. Il était temps de rentrer... mais dans quel état ! J'avoue qu'à partir de là, les événements deviennent très flous. Je ne me souviens absolument pas du retour dans ma voiture par exemple. Par contre, je me souviens parfaitement du moment où je me suis rendu compte, une fois devant la porte de l'immeuble, que j'avais perdu mon trousseau de clés... la loose !!! Je me suis vraiment senti très bête. C'est le genre de truc qui vous fait dessaouler d'un coup, pas autant que quand je m'étais retrouvé sur le toit de ma 205 l'été passé, mais presque ! Bref, il fallait bien que je trouve une solution et Laura a été patiente, très magnanime. Quand j'y repense, vu les péripéties et les excentricités qu'il a fallu que j'invente pour pouvoir rentrer avec elle dans mes pénates, elle a été vraiment eu du mérite de ne pas se barrer en courant car la situation était grotesque !!! Il n'y a pas d'autres mots.

On se retrouve donc à la porte. Par bonheur j'habitais au première étage et le balcon de mon studio était juste au dessus de nos têtes, en porte-a-faux. Je pouvais y accéder mais il me fallait de l'aide et je n'allais certainement pas demander à Laura de s'y employer. Là, cela serait devenu carrément lugubre. Je décide donc de me rendre chez Alex, ou s'étaient retrouvés deux autres copains, Niko & Charlotte, qui étaient en couple et qui avaient quitté le bar un peu plus tôt que nous. Il fallait le faire car Je vous rappelle qu'Alex et moi étions plus ou moins ensemble, plus ou moins en couple, plus ou moins séparés. Une situation très Kafkaïenne, je vous l'accorde. Peut-être que Laura ne l'apprendra qu'en lisant ce texte mais les bruits de couloir à l'école allant bon train et, n'étant pas stupide, je pense qu'elle était plus ou moins au courant . Rendez-vous donc chez mon actuelle épouse, rappelons-le, la gueule enfarinée, tout penaud, pour demander de l'aide à Niko. Or, étaient également présents chez Alex, Nono, Mathieu et Gilles, d'autres potes de l'école. Grand moment de solitude. Encore une fois, je m'étonne que Laura ne soit pas partie en m'insultant, la situation pour elle devenant carrément gênante. Débarquant ainsi, avec Laura à mes côtés, dans le studio de celle dont ces potes se doutaient qu'il y avait encore quelque chose entre nous, comme un con, démuni, ne sachant plus quoi dire, furent aussi gênés que moi. En effet, comprenant que j'étais en couple avec Laura depuis peu, eux non plus, ne savaient plus quoi dire. C'est une chose et une situation à laquelle ils ne s'attendaient pas du tout. Malgré ce, je tente de conserver un certain panache mais je doute que mon petit stratagème ait fonctionné bien longtemps et ne parle même pas de la réaction d'Alex ! Oui, passons car on peut alors parler de Vaudeville... tout s'est passé par le regard mais cela fut très explicite.

Courte échelle devant le balcon, Gilles, Nono et Niko étaient venus m'aider : première tentative infructueuse où je me vautre lamentablement (j'en garde d'ailleurs ce dessin que j'avais fait pour immortaliser le moment) :

illus

Et Laura qui était là pour assister à ce spectacle navrant... mon Dieu !.. enfin, la deuxième tentative fut la bonne. J'accédais au studio, via le balcon où j'avais laissé la baie vitrée déverrouillée. Remerciant mes copains qui partent alors en éparpillant de nombreux rires dans leur sillage, Laura me rejoint aussitôt dans le studio.

On a parlé. C'est tout ce que nous avons fait : parler. Je crois surtout me souvenir qu'il s'agissait d'un monologue. L'échange en elle même, car elle a tout de même existée, je n'en ai pas le moindre souvenir. Alors, il est vrai que, comme elle me l'a rappelé à juste titre lorsque je l'ai re-contactée pour lui faire lire ce texte, Laura n'avait pas "bu que de l'eau ce soir là". Nous étions un peu amoché tous les deux et, une fois dans le studio, nous nous trouvions alors en pleine descente. Ceci explique sûrement sa patience, sa diligence et sa relative bonne humeur lorsque, une heure avant, je me démenais de façon clownesque. Nous avons parlé de tout et de rien, sages comme des images, elle sur mon lit et moi assis sur mon club en cuir, juste à côté. Une idée ou deux m'ont parcouru l'esprit, il faut le reconnaître, car elle m'excitais tout de même pas mal. Mais non, nous échangions des points de vue sur la manière dont pouvaient nous percevoir les autres, ou sur la façon dont ils nous percevaient vraiment, se donnant mutuellement des conseils. On s'exprimait sur ce qui venait de se passer, échangeant sur les sentiments qui s'étaient emparés de nous à l'instant X. On s'est aussi raconté des anecdotes qui s'étaient passées pendant l'année, et même la précédente, dont nous n'avions pas eu connaissance ou plutôt dont nous ne nous étions pas rendu compte. A ce jour, je ne saurais sonder d'avantage mes souvenirs mais je je me remémore une dernière chose car c'est "la" réflexion que me faisais alors : "nous nous sommes rencontrés et sommes sortis ensemble dans une situation et un contexte extra-ordinaires et qui plus est dans un état très second. Le destin a fait le reste... on fait quoi maintenant ???". J'ai su qu'elle avait le même sentiment.

Ma nouvelle conquête n'est pas restée au studio. Je ne me rappelle plus de quelle façon nous nous sommes quittés. Certainement que nous nous sommes embrassés et que nous nous sommes dit : "à demain" !

Or, le lendemain, c'était le malaise. J'avais décuvé et avais du mal à croire que je sortais, de façon officielle, avec Laura. Je n'avais pas honte de la relation en elle même car j'en étais satisfait mais "Bon sang !", me disais-je, "nous n'avons rien à faire ensemble ! ". c'était pour moi un anachronisme. C'était comme si, ce soir là, aux manettes du Faucon Millénium, nous étions passé en hyper espace sans que nous ne nous y attendions. Comme si ce bon vieux R2D2, manipulant la mécanique du vaisseau, avait été la personnification de notre destin, se contentant de faire ce qu'il avait à faire. Drôle de métaphore me direz-vous ? Elle est néanmoins assez représentative. Je pense cependant que si la relation avait du durer plus longtemps Laura n'aurait pas dit non, histoire de faire un petit bout de chemin ensemble, et cela, même si les circonstances dans lesquelles nous étions sortis ensemble sortaient de l'ordinaire. Me concernant, je me sentais trop mal à l'aise vis à vis d'Alex et mon avenir avec Laura était donc d'ores et déjà tout à fait compromis. J'étais mal. En effet, étant convaincu qu'il y avait une lueur d'espoir dans son esprit, je me sentais comme le dernier des faux-jetons. Tout cela n'aurait pas du se passer. C'était d'autant plus dur que, après avoir discuté avec elle dans le studio, j'avais appris à vraiment l'apprécier. Et puis elle était vraiment attirante, c'est un fait. Mais non, quelque chose me bloquait, il n'y avait rien à faire.

 

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22 mars 2016

UNE HISTOIRE A RACONTER - 10 - Emma

EMMA

 

En guise de préambule, il fallait bien que je commence ce chapitre par quelques mots à l'encontre de mon vieil ami Maxime. Il a toujours eu du mal à supporter que je puisse avoir, moi aussi, des relations sentimentales avec de jolies filles. Ce fut comme si, incessamment, il enrageait de ne pouvoir exercer un droit de cuissage sur ces dernières après que j'y sois passé. Laurence, et Emma en faisait partie. A mon sens, ces filles étaient, à elles seules, plus jolies ou plus belles que toutes celles que Max avait pu s'envoyer ; et même si ma réflexion manque cruellement d'objectivité, je ne pense pas réellement exagérer : elles étaient vraiment magnifiques et tout le monde s’accordait à le dire. Alors je n'ai jamais trop réagis face aux comportements et aux réflexions désobligeantes de ce vieux jaloux. D'une part parce que cela aurait été une grosse erreur de lui accorder autant d'importance et, d'autre part, parce m'énerver n’aurait servi à rien sinon flatter son ego d'avantage. J’étais juste désolé pour lui car je trouvais ces situations navrantes.

Donc, Emma était belle, Emma était très belle. J'étais, une fois de plus, un amoureux transcendé et il aurait bien voulu en profiter. Profiter de ses yeux malins, bleus comme l'horizon, de son sourire enchanteur, de sa joie de vivre et de son grain de folie, de son visage si magnifique, de sa ligne fine, de ses gros seins ronds et de son cul si parfait. Emma c'était tout ça et il devait réellement devenir fou en nous imaginant sous la couette. Et justement, ayant chacun de l’energie à revendre, c'était un continuel feu d'artifice ! C'était donc une frustration, ma foi, bien légitime.

_____________

 

J'ai l’ai vue pour la première fois de ma vie aux Palais des Papes, un peu en hauteur car il fallu que je redresse le menton pour l'observer. Fabien, Johann et moi étions, une nuit d'hiver, en train de jouer au street-hockey au pied du monument en question. Il faut s'imaginer la scène : Nous nous trouvions devant le Palais Des Papes, éclairé magistralement, nous imposant sa présence comme aurait pu le faire Dieu en personne. Sur le parvis, composé de dalles lisses et glacées, la gomme de nos roues avait finit par se réchauffer. On râle, on se bouscule, on se dispute le palet de façon plus ou moins véhémente et j'entends le bruit des passes et des tirs qui résonnent encore dans mes oreilles. A ce moment là, même si de grosses boules cotonneuses sortent de nos bouches, nous nous foutons du froid humide et glacial qui nous entoure. Le splendide édifice devient alors, pour un temps, le silencieux témoin de nos parties acharnées. Autour de nous, l'air ambiant sent la Provence, il sent Avignon. Ce moment si parfait fut un luxe que nous nous sommes offert à quelques reprises.

Il fut une fois où Emma était là, accompagnée de deux amies. Elles étaient trois filles en pèlerinage dans la cité papale, perdues au beau milieu de la nuit, s'arrêtant quelques minutes pour nous observer depuis le point de vue idéal : devant Notre Dame des Doms, juste là, sous La Croix. Je ne me souviens plus des circonstances exactes mais il me semble bien que Fabien, après qu'elles aient montré de l'intérêt pour notre démonstration tout en testostérones, nous encourageant en s'exprimant sur les différentes phases du jeu, avait pris ses jambes à son cou et était allé à leur rencontre. Parmi elles se trouvait Céline qui était dans le même lycée que lui.

A cette époque, Johann et moi ne sommes plus étudiants. Me concernant, je suis dessinateur en architecture et Johann est objecteur de conscience et effectue son service militaire dans le civil comme projectionniste, à la Fédération des Oeuvres Laïques de Vaucluse. Toute notre bande en profite bien car il fait des séances itinérantes à travers plein de petits villages alentours et, souvent, nous nous y retrouvons. En été, les routes qu'il emprunte sentent le thym et le romarin, elles sont bordées de cyprès et de genêts, d'herbes fauves telles que Van Gogh aurait pu les représenter. Quand l'envie nous en prend, on le rejoint, on l'aide à monter l'écran, à sortir le matériel de sa camionnette et puis nous nous installons à ses côtés pour voir les films à l'œil. Il fait beau, il fait chaud, l'air ambiant sent le pastis et la farigoule. La nuit tombe et nous enveloppe d'une douce torpeur ; le générique commence et inspire aux cigales leur dernier chant de la journée. Les images s'offrent alors à nous sur un horizon mêlé de roses, de pourpres et de bleus indigo ; plus haut, il y a les étoiles. Ces moments, déjà magiques, prennent encore plus de consistance lorsque Johann organise des projections privées chez l'un ou chez l'autre : dans le jardin de chacun, on faisait notre cinéma sur l’écran noir de nos nuits blanches, immense, démesuré... nous avons eu la chance de mater des films dans ces circonstances privilégiées et même si ces derniers n’étaient pas tous de la même qualité, le moment partagé demeurait identique. Plus tard, Il se fera embaucher dans un cinéma indépendant du type arts et essais, à Arles, au " Méjan". Dans le bâtiment qui abrite le cinéma, se trouve à l'étage les bureaux des éditions Acte Sud. La librairie se trouve au rez-de-chaussée et je me souviens que j'y ai déniché des ouvrages artistiques étonnants, même rares, c'était une vraie mine d'or ! Concernant le cinéma, un autre de mes amours, j'ai vécu des moments de grâce ; nous étions en coulisses, tels des VIP, et c'était notre monde à nous. J'avais toujours ma place auprès de mon ami. Parfois, on disputait une partie d'échecs pendant le film, assis dans le local privé du projectionniste. Johann se lève de temps en temps pour changer la bobine ou pour s'assurer que tout va bien et je l'attends en fumant ma pipe. Aussi, il nous arrive d'aller discrètement nous installer dans la salle pour profiter de la séance. Puis, affamés, voilà que nous allons déguster un plat oriental dans le restaurant qui se trouve au rez-de-chaussée. Il s'agit d'une couscousserie, l'Entrevue, et les plats qu'ils servent sont tout simplement délicieux ; leur tajine au poulet et aux amandes est à se taper le cul par terre ! J'en ai encore l'eau à la bouche.

Retour à Emma.

Je n'avais plus eu de nouvelles de cette fille depuis de nombreux mois. Or, Fabien sortait déjà avec Céline et un soir d'août, ou peut-être de septembre, Johann me propose de projeter le cinquième élément de Luc Besson chez moi, au domaine La France. Nous invitons de nombreux amis, tous nos amis. Je ne me souviens plus combien nous étions à l'arrivée mais nous étions nombreux, très nombreux. Parmi eux il y avait donc Fabien et Céline. Cette dernière n'était pas venue seule mais accompagnée d'Emma, elle même accompagnée de son compagnon de l'époque mais, qu’importe, je n'ai d'yeux que pour cette fille aux yeux bleus. Je la trouve immensément belle, elle m'attire au plus haut point et, au fur et à mesure, le fait qu'elle soit en couple me frustre beaucoup et m'enlève du baûme au cœur. Le fait est qu'à la fin de la soirée, je m'empresse de poser mille questions à Céline concernant sa copine car elle m'avait rendu fou. Comme Elle m'appréciait et qu'elle avait remarqué que j'étais instantanément tombé accroc, je réalise aujourd’hui qu’elle souhaitait pouvoir faire quelque chose pour nous. Je n'ai aucun souvenir de la soirée, y compris des discussions que j'ai pu avoir - si j'en ai eu - avec Emma. Je ne me souviens que d'une seule chose, encore claire comme un film en HD dans mon esprit, c'est de la voir allongée sur les dos, excitée comme une puce lorsque le film a commencé, en train d'agiter les jambes de façon fébrile sur les matelas de fortune que nous avions installés. Et puis la soirée s'est terminée ; je me mis à rêver d'elle. La vie continuait et Emma était devenue l'incarnation de tous mes désirs, pas moins.

Au bout de, peut-être un mois seulement, Céline me confie que rien ne va pour le mieux entre Emma et son compagnon, mieux : qu'elle en est plus ou moins séparée. Ces confidences m'offraient alors de jolies perspectives. Puis elle me fit également part de certaines discussions qu'elle avait pu avoir avec sa copine et ces dernières me concernaient. Puis, de but en blanc, Emma souhaite nous accueillir, moi, Johann, Fabien et Céline à Toulon. Autant vous dire que cette invitation m'enchantait !

Nous nous rendons donc à Toulon mais sans Johann car il avait été retenu, peut-être même qu'il avait choisi de volontairement s'éclipser car il connaissait mes desseins et ne souhaitait pas se trouver là au milieu. Il devait s'agir du mois de septembre 1997. Les choses sont allé bon train. Nous avons fait connaissance, nous avons discutté, nous avons rit. Or, c'était compliqué : elle ne savait plus trop si elle était encore amoureuse ou non de son ancien compagnon. Elle avançait sans cesse d'un pas pour ensuite reculer de deux, bref... Elle ne savait plus vraiment où elle en était. Or, entre nous, même s'il était clair que quelque chose était en train de s'installer, j'ignorais totalement les sentiments qu'elle éprouvait pour moi et cela me rendait dingue. Cette fois-là, nous nous quitâmes sans avoir conclu mais je ne m'avouais pas vaincu pour autant. Avant de m'en aller, je me souviens de lui avoir laissé un petit souvenir. Ce fut comme un discret témoignage de mon désir pour elle, une façon de la rappeler à moi et il s'agissait d'une goutte de mon parfum sur son oreiller ; il s’agissait de « OPIUM pour homme ». Sans plus attendre et afin de garder tout cela bien au chaud, j'organise sans plus attendre la prochaine rencontre chez moi, à Avignon.

Pendant le laps de temps qui nous avait séparés jusqu'à ce futur rendez-vous, nous avions beaucoup échangé par courrier. Nous nous étions envoyé nombre de lettres et de témoignages. Il y avait pas mal de sentiments mais sans en avoir l'air ; c’était un exercice très subtil. Cependant, et même si je me doutais que cela pouvait présager une issue favorable, je m’interdisais d’y penser ou même d’y réfléchir tant mes projets me paraissaient utopiques. Il faut dire qu’Emma n’en disait pas trop et qu’elle ne laissait rien transparaître au travers de ses mots ; tous étaient bien choisis et elle maîtrisait parfaitement cette figure de style. Mais le jour J arrivait...

17 octobre 1997

C’était un vendredi soir, Emma nous avait donc rejoint Fabien, Céline et moi en Avignon. Nous avions arpenté quelques bars puis nous avions fini la soirée chez moi pour y dormir. Tout au long de la soirée nous nous sommes tournés autour, nous nous sommes séduits, c'était très charmant. Or, dans l'ensemble, elle restait tout de même très stoïque, identique à ce qu'elle avait été à Toulon, et je n'arrivais toujours pas à savoir la nature des ses sentiments pour moi. Je l'avoue, cela commençait à me décourager. A cette époque, j'avais une vieille renault 5 et je me souviens que le retour avait été assez amusant car j'étais à ce point ému d’être avec elle que cela m'avait joué des tours : J'étais distrait, voire, carrément gauche. J'ai fait des péripéties dignes d'un débutant ! A chaque fois que je me trompais de route ou que je roulais un peu bizarrement je me disais : "Putain, c'est mort, là, je me suis grillé" ! Mais c'était si peu de choses finalement...

Une fois arrivés, nous montons dans ma chambre qui était de belle taille et prenons possession des lieux. Dans cette pièce, j'avais un grand lit et un autre plus petit. J'avais réservé le premier à Fabien et Céline et le second à Emma. Me concernant, j'avais installé un matelas au sol, au pieds de cette dernière. Après maintes et maintes discussions, blagues et crises de fou rires, nous finîmes par nous endormir, moi y-compris, rageant juste avant cela de ne pas avoir conclu. Or, au beau milieu de la nuit, voilà qu'un oreiller me tombe sur la tête et me réveille par le même coup. Tandis que j’étais dans les vapes, se glissant furtivement telle une anguille jusque dans mon couchage, Emma, câline au possible, me prend dans ses bras et commence à m'embrasser la peau. À partir de là, vous vous doutez de la suite. Nous nous sommes rendormis très tard... ou très tôt, au choix. Le fait est que, en se réveillant, Céline et Fabien découvraient un couple enlacé. Moi-même n'en revenait pas. L'épisode de ma vie intitulé "Emma" commençait et j’avais peine à y croire : c’était le Graal ! Il m'arrivait une chose merveilleuse. Nous nous sommes aimés, aimés à la folie. Nous avons franchi le pas très rapidement. Ce fut lorsque, la fois d'après, je l'ai retrouvée à Toulon : Nous avions passé la soirée dans un pub Irlandais à boire des verres de Guiness et à encourager un joueur de cornemuse dans cet exercice si physique. Ce même soir, assis à table, elle me lâcha, avec plein de poésie ainsi qu'un naturel et une spontanéité déconcertantes, qu'elle était impatiente que l'on se retrouve dans son lit pour faire l'amour. Et cela se fit aussitôt rentrés chez elle. Et ce fût beau ! J'ai conservé comme témoignage ce très joli mot, faisant parti d'une lettre qu'elle m'avait envoyé peu de temps après : "Tu vois... c'était comme je l'imaginais. Je t'ai aimé toutes les nuits et comme des gamins... qui ne voient pas tellement où se trouvent les limites... ben, on a fait l'amour. C'est tout. Et drôlement bien.".

Notre histoire d'amour bat son plein mais je devais partir faire mon service militaire en janvier. Pour la petite histoire, en août 1997, après avoir démissionné de mon travail de dessinateur, j'avais devancé mon appel sous les drapeaux qui aurait normalement du débuter un an après. Je partais donc faire mes classes à Hourtin, à côté de Bordeaux, en janvier. Cela faisait deux mois et demi que nous étions en couple. Là-bas, nous avions le choix de formuler trois souhaits d'affectation ainsi que trois spécialités. Je voulais partir à l'étranger et nous en avions beaucoup discuté. Je vous livre à nouveau un passage de lettre qu'elle m'avait envoyé à ce propos : "J'y pense pas mal, faut que tu partes à l'étranger. Tout simplement parce que, moi, c'est ce que j'aurais fait. Faut pas que tu regardes trop ce que tu laisses derrière toi, ça, tu le verras en rentrant. Ce ne sont pas 10 mois entre parenthèses, ce sont 10 mois de ta vie, moi, tu verras après. Je te dis ça comme ça parce que, forcément,  j'ai été un peu déçue de l'amour il y a quelques mois... c'est un peu de l'amertume. Mais voilà qu'il n'y a aucun regret. Ces 10 mois peuvent t'apporter beaucoup plus que moi et puis c'est un passage qui me semble décisif, qui peut quelque fois te donner une autre optique de la vie. Ce genre de grand voyage c'est vraiment important. Faut pas louper le coche. Et si tu crois que le "coche" c'est nous et notre histoire, je pense que les histoires de cœur ce sont des coches qui attendent. Les histoires de cœur elles peuvent attendre en gardant la même intensité aux retrouvailles. Puis on est très jeunes, et toute ta vie tu peux repenser à ces 10 mois à voyager ou pas. Bon, si notre histoire doit se faire, elle se fera. Dans 10 mois, dans 5 mois, ça reprendra. C'est tout. Je ne pense pas qu'il y est de quoi se tracasser. Alors je t'embrasse très fort.".

J'avais donc formulé en premier souhait l'étranger. Toulon, bien sûr, en second choix puisque Emma y habitait, et Nîmes-Garons en dernier choix. En spécialité, mes tests ayant été bons, les recruteurs s'empressèrent de me conseiller pour les marins-pompiers, les fusiliers-marins ou les démineurs. Tout cela ne m'engageait guère bien que les fusiliers-marins eut été le choix sur lequel j'aurais porté mon dévolu si j'eusse été célibataire. Mais, à la grande déception de mes officiers formateurs, J'opta alors pour LA spécialité qui veut tout dire et rien à la fois : COVEL soit conducteur de véhicules légers et, qui plus est, à Toulon. J'allais donc faire l'armée à côté de chez ma copine, le pied d'enfer ! Durant mes classes, je ne cessais de recevoir des colis de ma dulcinée, des bonbons accompagnés de petits mots doux, du chocolat, toutes ces petites choses qui font du bien quand on est un troufion. En février, je rejoignais l'arsenal. La veille de mon incorporation, j'avais dormi chez elle et c'est non sans fierté que j'enfilais, au petit matin, mon costume de matelot. Une fois arrivé au rez-de-chaussée, je me souviens du père d'Emma qui s'était exclamé d'un air amusé mais amical : "qu'il est beau notre matelot !" . Je devais rejoindre le service dans lequel j'avais été affecté, le service "TRANSIT", qui s'occupait d'envoyer des pièces détachées et toute sorte d'autres marchandises sur les bâtiments en mer.

En février, lors d'une permission, nous étions allé au ski. On logeait dans un studio que des amis à ses parents nous avait prêté. Nous l'igniorions encore mais ce fût le dernier beau moment que nous allions passer ensemble. Effectivement, en plus des belles pistes de poudreuse, des soirées au cinéma et des restaurants à raclette, jamais nous n'avions fait et ne referions l'amour comme ce fut le cas cette fois-là. Si j'avais su, j'en aurais encore davantage profité.

C'est à partir de maintenant que je me dois de vous avouer que notre amour fut, finalement, un feu de paille.

En effet, à partir de février 1998, cela s'est rapidement dégradé, sans que je veuille le reconnaître. Sans prévenir, notre relation s'est contorsionnée et a dévoilé une aura différente. Des rancœurs ont commencé à pointer le bout de leur nez, des agacements, les dissonances ont été de plus en plus importantes et ont pris de plus en plus de place dans notre couple. De mon côté, bien que l'aimant à la folie, certains comportements m'exaspéraient : Le fait qu'elle ait tant de mal à dire "je t'aime" par exemple, le fait de volontairement ne pas vouloir fêter la saint Valentin, le fait qu'elle me parle aussi souvent de son ex... au bout d'un moment, ce n'était plus ça et le rêve s'estompait ; c'était comme un jet d'eau qui, soudain, efface un Michelangelo pour laisser apparaître un Françis Bacon. Ce fut très brutal, ce fut vil. Or, encore une fois, je ne voulais pas voir la réalité en face, je me l'interdisais. Songer une seconde à ne plus être avec elle était à ce point inconcevable, qu'inconsciemment, je me forçais à l'ignorer. Lorsque j'y repense, je doute qu’a quelque moment que ce soit, elle fut réellement tombée amoureuse de moi. Il y avait beaucoup d'affection et beaucoup de sentiments, nous nous entendions bien sexuellement mais... il n'y a pas à dire : sortir avec une fille qui est encore amoureuse du garçon avant vous, ça n'aide pas. Elle me parlait très souvent de lui, trop souvent, et cela m'agacait au plus haut point... non, c'est sûr, cela n'a pas aidé. Pourtant, lorsque je relis toutes les lettres enflammées que j'ai pu recevoir de sa part, j'ai du mal à croire qu'elle ne m'aimait pas, ne serait-ce qu'un petit peu. Mais que voulez-vous ? "Le cœur a ses raisons que la raison ignore" comme on dit. Mais quand à la fin d'une lettre on lit : "Je t'aime Laurent, t'es tout gentil !", Le doute s’installe et une vie toute entière ne saurait être assez longue pour parvenir à déceler la vérité.

Quoi, qu’il en soit, le 1er mars 1998, par téléphone, Emma me fait comprendre que tout est terminé entre nous.

Là, tout s'effondre. TOUT.

C'était un dimanche soir, j'étais chez moi, en permission, et je devais prendre le train une paire d’heures plus tard pour être à mon poste le lendemain. Or, après ça, Je ne parvenais même plus à envisager d'y retourner, c'était inconcevable. Y aller alors même que je ne pourrais plus la tenir dans mes bras et que nous ne nous verrions plus ? Livré à moi-même, tout seul ? C'était un scénario qui sonnait le glas dans ma tête. "Cauchemardesque", c'est le mot. Mon frère aîné, Jeff, a du passer plus d'une heure avec moi, dans la chambre, à essayer de me remonter le moral avant que je ne quitte le cocon familial. Je pense qu'il avait tout de suite compris la gravité ainsi que l'urgence de la situation. Tous mes repères s'étaient effondrés. Ma vie, me semblait-il, n'avait plus de sens sans elle à mes côtés. Je ne souhaite cela à personne car ce fut un véritable venin qui venait de m'être injecté dans les veines. Bientôt, voilà qu’il envahissait mon être tout entier ; jusqu’à mon âme. J'en ai pleuré toutes les larmes de mon corps. À l'arsenal, dans la chambrée, j'étais assis sur mon lit et je m'effondrais, devant mes camarades, simplement et en toute humilité, parce que je souffrais sans pouvoir le cacher. Chez moi c'était pareil, même après plusieurs semaines. Ma mère, me voyant dans cet état, était désespérée et elle s'inquiétait beaucoup. Je suis même convaincu que de me voir ainsi lui faisait encore plus mal qu'à moi. J'ai aussi su, bien plus tard, qu'elle s'était assurée, via mes potes, qu'après cela je ne sois jamais seul. Effectivement lorsque j'y repense, il y avait toujours quelqu'un qui venait me récupérer à la gare ou même à l'arsenal car, simplement, et ayant compris à quel point j'en étais amoureux, elle craignait pour ma vie. Ainsi, elle avait veillé à ce que mes amis soient toujours présents à mes côtés pour traverser cette épreuve et je ne m'étais rendu compte de rien. Quand Johann me l'a avoué, bien des années plus tard, je réalisais alors l’incroyable relais qu’ils avaient mis en place pour me protéger de moi-même.

Très franchement, je crois que, sentimentalement parlant, je n'ai jamais autant souffert de ma vie. Sur ce point là, c'est elle qui remporte la palme ! À partir de ce jour, rejoindre l'arsenal devint un véritable chemin de croix. Passer à proximité de chez elle ? Un calvaire. Retourner la voir de temps en temps pour que l'on s'explique m'anéantissais un peu plus à chaque fois ; c’était comme si je me trouvais entre les mains de Bernardo Gui sous la sainte inquisition. Alors que nous étions déjà séparés, elle rajoutait des pierres au poids de ma souffrance : "C'est dommage, on aurait fait de beaux enfants ensemble !" ; c'était l'enfer ! Je me surprenais à me rendre en pèlerinage devant sa maison pour lui faire des louanges, sans qu'elle n'en sache rien. Parfois, je restais des heures à contempler la façade de la villa tout en m'imaginant ce qu'elle y faisait ; c'était glauque. Mais j'avais besoin de sa présence, je n'y pouvais rien, il fallait que je me sente près d'elle : "Emma, que m'as-tu fait ?" me répétais-je sans cesse, "comment me débarrasser de toute cette peine ???". J'étais simplement malheureux. A l'arsenal, je l'imaginais parfois m'ouvrant les bras, plus loin sur ma route, alors que je marchais tranquillement et alors, là encore, je me mettais à pleurer. J'étais véritablement devenu fou, "fou" vous dis-je !!! Sans cesse, je relisais ce mot qu'elle m'avait écrit sur le revers d'un sous-bock, au pub Irlandais : "C'est pour Laurent !!! Mon amoureux des îles bleues idylliques, des oiseaux... Ah ouais, des oiseaux, hum ! Mon ch'titi titi Avignonnais. Ange d'Avignon. Bah ! Pour toi LAURENT... Mon... mon cœur. Emma". Cet objet, cette relique, faisait figure d'instrument de torture, c'était mon Saint silice. Elle m'avait arraché le cœur, il n'y a pas d'autres mots, et j’ai souvent souhaité me réveiller.

Or, avec du recul et plus objectivement, lequel, de mon amour pour elle ou de mon amour propre, avait le plus souffert dans cette histoire ? Je l’ignore, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai mis énormément de temps à m'en remettre. La cicatrice qu’elle a laissé dans ma chair est à ce point si profonde que, encore aujourd'hui, je peux la ressentir au fin fond de mon être. Quand elle m'a quitté elle avait ses raisons. Elle s'est lassé de moi, de notre histoire, et a tourné la page de façon définitive. Ce que je lui reprochais le plus, à l'époque, était que je n'avais pas eu de véritable explications sur le pourquoi du comment. Or, quand j'y repense, quelle en aurait été l'utilité, après tout ?

Durant la période qui suivit, il eut bien fallu que je m'accroche aux branches, que je sorte tant bien que mal les pieds de la boue, que j'apprenne à nouveau à vivre sans elle. Alors, je me suis plongé dans la lecture. J'ai lu, j'ai énormément lu. Entre midi et deux, après le repas, je m'évadais au bout de la rade. Là, était garée la passerelle d'un semi-remorque, je m'y allongeais et je prenais le soleil, jour après jour, tantôt lisant, tantôt m'assoupissant. Ces séances naturelles d'UV m'ont permis d'avoir un beau bronzage dès le mois d'avril ; dès que je revenais sur Avignon, tous le monde enviait mon teint halé. Bien sûr, car je ne pouvais pas m'en empêcher, je continuais à lui écrire et j'attendais ses réponses comme on attend le messie mais les lettres se firent de plus en plus rare jusqu'à ce que, finalement, je n'en reçoive plus du tout. Il faut dire que les lettres que j'envoyais étaient ou bien déprimantes, ou bien sarcastiques. Alors elle a fait ce qu'elle avait à faire et a fini par m’ignorer. J'ai terminé mon service militaire célibataire et le moral dans les chaussettes. Et dire que j'avais choisi Toulon parce qu'elle habitait là bas ! Quelle ironie.

Jusqu'en septembre -le mois de la quille- Chaque chose positive et agréable qui pouvait m'arriver m'apparaîssait fade, insipide, car elle n'était plus à mes côtés pour le partager ou pour que je puisse le lui raconter : ma lettre de félicitation de l'amiral, ma promotion au grade de second maître appelé, mon permis cariste 35 tonnes, mes parties d'apéro chez les gradés de l'anti-pollution, mes coups payés au Carré des Officiers du Charles De Gaulle etc... À la fin de mon service militaire, je connaissais beaucoup de monde à travers l'arsenal car j'étais connu et reconnu. Et ça, j’aurais tant aimé pouvoir le lui raconter pour qu'elle en soit fière : Visiblement, mon ego manquait d'oxygène. Je savais aussi que des allers et retours chez Céline se tramaient dans mon dos et ça, Bon sang ! Cela me rendait fou de jalousie. Mon amitié avec Fabien s'était déjà considérablement détériorée depuis quelques mois et c'était le début de la fin entre lui et moi car notre relation en avait pris un coup. Me concernant et fort heureusement, quelques épisodes qui me sont arrivés pendant l'été m'ont permis de relativiser, au moins un petit peu, et m'ont remis sur les rails. Entre autres, l'épisode Julie & Flora que j'ai précédemment narré s'était passé au mois de juillet et sortir avec Julie m'aurait fait le plus grand bien. L'épisode Véronique, quant à lui, s'était passé au mois de mai.

 

1998 - Second Maître Bastide au rapport

1998 - Second maître Bastide au rapport

 

Pour en revenir à Max, concernant ses réflexions désobligeantes, les hostilités avaient débuté le premier jour où nous étions en couple. Emma, en plus de ses études, travaillait à Mc Do pour se faire trois sous à ce moment là. Elle m'avait confié que, las de son boulot et de l'ambiance qui y régnait, elle s'était accroché, par plaisanterie, à l'un de ses collègues en faisant mine de lui crever les yeux avec une fourchette en plastique. Depuis ce jour, on la surnommait "la tortue". Elle avait dû également en parler à Max ou à d'autres personnes qui avaient du le lui répéter. Lorsqu'alors je demandais alors l'avis à mon vieux pote sur ma nouvelle conquête, il se régala de me rétorquer avec dédain : "tout ce que je sais, c'est qu'on la surnomme tortue". Et il n'en dit pas plus. Il m'avait vraiment déçu. Son comportement, sa suffisance, son mépris m'avaient vraiment désappointé. Il parvenait mal à dissimuler sa jalousie et sa colère et mais j’en étais fier ; J'étais heureux d'avoir pu le rendre jaloux et qui plus est que c'était la deuxième fois. Nous étions chez Céline ce jour-là : sa petite sœur fêtait son anniversaire et nous aidions à organiser la journée. Tout à coup, un slow : Everybody hurts de R.E.M. (un titre très prémonitoire), et nous deux enlacés au milieu des bambins qui nous regardaient émerveillés et riant de façon gênée ; les ballons de baudruche virevoltaient et rebondissaient sur nos épaules et nous étions seuls au monde. C'est un très beau souvenir. Ensemble, nous étions également allé fêter les 35 ans de mon frère aîné Pierre. En fait, tout le monde, mis à part Max bien entendu, semblait tellement heureux de nous voir en couple, vraiment tout le monde. Or, justement, lorsque j'y pense, le plan paraissait à ce point si bien huilé que cela ne pouvait finir que dans le fossé...

En guise d’épilogue, je dirai que mes deux plus grands amours de l'adolescence, Laurence et Emma, ont trois points communs et pas des moindres : Pour commencer, ce fût les deux seules filles avec qui je sois sorti qui ont fait le premier pas. Ce sont les deux seules filles dont je sois réellement tombé amoureux. Enfin, ce sont les deux seules filles qui m'ont laissé tombé : Quelle Coïncidence !. J'ai parlé de parure en diamants concernant Laurence ; c’était pareil pour Emma. J'étais fier de sortir avec ces filles, je l'admets. Mon ego était gonflé à bloc. Or, Les deux seules filles dont je tombe amoureux qui me laissent tomber ? Moi ?? Laurent Bastide ???
Alors, "amoureux", oui, quelque part je l'étais, c'est indéniable. Mais de quoi étais-je réellement amoureux ou le "plus" amoureux ? De la situation dans laquelle je me trouvais ou de l'être avec qui je le partageais ?

C'est bien. Ces expériences m'ont permis de travailler sur mon ego, d'apprendre ce qu'est l'humilité. Alors merci. Merci à Emma (Qui m'a demandé de changer son prénom pour des raisons personelles) pour avoir, 19 ans après, pris le temps de lire mon texte et de m'aider à narrer du mieux possible notre relation. Elle a apporté des réponses à des questions qui me tracassaient et je lui en suis très reconnaissant. Mais j'ai tout de même envie de lui dire un dernier truc, comme le dépôt d'une bouteille de vin qui remonte à la surface car c'est plus fort que moi : "tu m’as tué, Nelly", tu as été un horcruxe qui a bouffé une partie de mon âme.

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11 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 9 -Carine

CARINE

Réveillon 1996 chez Fabien.
Nous nous rendons en bon nombre chez notre pote pour fêter la nouvelle année et le mot d'ordre ce soir là était que nous devions tous arriver déguisés. Me concernant, je m'étais transformé en black, en une espèce de marabou ; je dois reconnaître que c'était assez réussi ! Johann était devenu un hardos, Maxime et Camille un couple de Bidochons, Olivier un travesti très excitant, Fabien s'était transformé en vampire, Caro en une guerillos sous les ordres de Fidel Castro et Cathou en une vamp' de la belle époque. Il y avait aussi quelques personnes qui ne faisaient pas partie du groupe qui étaient venues se greffer à notre coalition. Il s'agissait d'amis de classe de Cathou, d'une fille et d'un garçon que Fabien connaissait et aussi de Jean-Pierre qui était un vieux copain de collège et que j'avais retrouvé peu de temps avant ; il était venu en couple. Concernant la fille et le garçon, il s'agissait de Carine et d’un certain Roland. La soirée va bon train bien qu'assez mal organisée au niveau des victuailles et de la boisson. En effet, une bonne partie du ravitaillement pour lequel nous avions tous cotisé était resté dans le frigo : il s'agissait tout de même du foie gras et du champagne ! Il est vrai que, dans ces conditions, la pierrade avait été un peu légère pour satisfaire tous les appétits. Heureusement, la boisson et la fumette étant abondantes, les esprits furent très vite en mesure d'oublier le petit manque. Malgré tout, c'est une chose à laquelle nous ne prêtèrent pas attention sur le moment mais que nous ne manquèrent pas de reprocher à notre hôte une fois la soirée terminée, surtout Max : Il n'aimait déjà pas beaucoup Fabien et je crois me souvenir que cette anecdote le lui fit carrément prendre en grippe car il était persuadé que ce dernier avait sciemment conservé les produits dans son réfrigérateur pour son profit personnel. Que ce soit vrai ou non, ce qui est certain, c'est que n'importe lequel d'entre nous aurait pu penser à poser tout cela sur la table ! Sachant que personne n'a rien fait, c'était donc un peu aussi notre faute à tous.

En arrivant, j'ai tout de suite remarqué Carine qui était assez timide et qui cachait, sous sa perruque bleue, de beaux yeux clairs ainsi qu'un joli sourire. A ce moment là, j'étais célibataire et je me sentais seul. Elle aussi me remarque assez rapidement, ce qui est assez incroyable étant donné la tonne de maquillage que je trimballais sur le visage ! Malgré ce, nous ne conclurons pas et même pire : elle sortira avec autre garçon, Benji, qui est un des potes de Cathou. Un peu déçu, je dois rapidement me faire une raison. Avouons-le, je n'avais pas non plus été particulièrement entreprenant ce soir là. Or et contre toute attente, à la fin de la soirée, cette dernière me glisse son numéro de téléphone en me confiant qu'elle aimerait bien que l'on se revoie. J'étais, vous devez vous en douter, enchanté par ce coup de théâtre totalement inattendu. Finalement et malgré le peu d'échanges que nous avions eu, "Mamadou" lui avais tapé dans l'œil !

Nous nous sommes donc revus plusieurs fois jusqu'à ce que nous sortions ensemble. Je me souviens de beaucoup d'épisodes de notre relation mais sans doute pas du plus important puisqu'il m'est impossible de me rappeler du premier bisou. Récemment, Carine m'a confié qu'elle ne s'en souvenait pas non plus. Pourtant, je ne pense pas qu'il ait été à ce point désastreux qu'inconsciemment nous nous forcions à l'occulter... c'est étrange. Je garde tout de même de nombreux autres souvenirs, tous agréables et même, pour certains, assez amusants. Par exemple, lors de l'un de nos premiers rencards, nous ne nous sommes pas attendus dans le même bar. Nous nous sommes donc ratés et ceci à cause d'un malentendu stupide concernant l'adresse du rendez-vous. A la fin de l'après-midi, chacun avait pensé que l'autre lui avait posé un lapin. Nous eûmes une explication au téléphone dans la soirée ; Carine était rassurée et en même temps super agacée par cette situation grotesque. Moi, ce genre d'imbroglio m'amusait plus que ce qu'il aurait pu m'énerver et ce comportement ne jouait vraiment pas en ma faveur : elle était folle de rage ! En même temps, ormis le fait que ce qu'il s'était passé était assez frustrant, il faut savoir que Carine habitait au Paradou, un village qui se trouve à 35 km au sud d'Avignon alors qu'elle n'avait pas le permis. C'était donc ses parents qui l'emmenaient et qui venaient la chercher : trois bons quart d'heure étaient nécessaires à chaque trajet.

Je me souviens justement que ses parents étaient adorables. Je me suis rendu une fois ou deux chez elle dont une où j'avais été invité à dîner par ces derniers. Ils étaient des gens très pieux et la maman peignait des icônes religieuses. La fameuse fois où j'ai dîné chez eux, c'est avec stupeur que je me retrouve autour d'une table où les grâces sont prononcées par le pater familias qui remercie bientôt le tout puissant de ma présence parmi eux ! Je n'en reviens pas. Il est vrai que je suis quelque peu mal à l'aise, car très surpris, mais l'anecdote m'amuse beaucoup et je trouve là un épisode de la foi que je n'avais jamais vécu jusqu'alors. En outre, heureusement que ce dernier ne m'ait pas demandé de prendre la parole et de prononcer quelques mots biens sentis car j'aurais vécu un grand moment de solitude.

Ce fut également au cours de cette relation que j'ai pu fêter la Saint Valentin car, pour une fois, je n'étais pas célibataire. Nous avions célébré cela avec Johann et Karine, un autre couple d'amis, dans un luxueux restaurant asiatique d'Avignon: Le Pavillon d'Or. C'était vraiment un super moment au détail près que j'avais demandé à ce que l'on apporte une rose à ma dulcinée et que la personne en question s'était trompé de destinataire. Carine en a rit et ne m'en a nullement tenu rigueur, je pense même que ce genre de détail la séduisait d'avantage. Ce soir là, je ne me souviens plus du cadeau que je lui avais fait mais, en revanche, je me souviens parfaitement de celui qu'elle m'avait offert : il s'agissait d'un flacon de bonne taille d'Egoïste Platinum de Chanel. Bon sang ! Je suis resté sans voix devant son présent et, honnêtement, le mien devait faire bien pâle figure comparé au sien. Ca lui fera sans doute plaisir d'apprendre que ce parfum reste mon préféré à ce jour car c'est celui que je porte le mieux.

Carine était une fille adorable, douce, très reservée. Elle avait une petite coquetterie au niveau du regard, quelque chose d'indécelable si l'on cherchait à savoir quoi exactement. Cela lui conférait un charme assez inhabituel. Réservée, elle l'était, trop pour moi sans doute... je n'étais pourtant pas un garçon trop entreprenant et je m'efforçais sans cesse de me comporter en gentleman. Or, il faut le dire, il manquait un petit quelque chose dans cette relation, un peu de piment, un peu de folie. Si j'ai oublié de quelle façon nous sommes sortis ensemble il en est de même concernant notre rupture mais je sais que, comme jusqu'alors, ce nouvel épisode de ma vie s'est achevé de façon lamentable et je le regrette sincèrement. Une chose me rassure pourtant, c'est que Carine garde un bon souvenir de notre relation et j'en suis ravi.

10 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 8 - Delphine & Capucine

DELPHINE

 

Nous sommes sortis trois fois ensemble.

"Qu'est-ce qu'elle est belle !" m'avait dit ma mère lorsqu'elle l'avait vue pour la première fois. "Elle est drôlement jolie"... Delphine était une grande blonde aux yeux bleus, les cheveux très longs. Elle avait de longues jambes, interminables, de belles hanches et une poitrine qui, à mon sens, était tout à fait honorable et qu'elle adorait mettre en valeur. C'est le genre de fille qui faisait se retourner les garçons dans la rue quand elle était à mon bras et je n'en étais pas peu fier. De plus, elle était souriante, enjouée et qui plus est bourrée d'humour ; elle aimait rigoler et elle ne se prenait pas la tête. C'était une fille hyper cool, une super compagne avec un charme et un sex-appeal évident, quiconque aurait pu le nier.

La première fois que nous sommes sortis ensemble c'était devant la gare d'Avignon. J'arrivais de Marseille où j'avais travaillé quelques temps avec mon père pendant l'été. Je ne me souviens comment, Delphine et moi, avions fait connaissance et surtout comment et pourquoi nous nous étions retrouvés dans cette situation pour le moins atypique. Max y était forcément pour quelque chose. Ceci étant dit, c'est en descendant du train et en lui disant bonjour que nous sommes devenus un couple et c'était complètement prémédité. Elle avait accompagné Max pour me récupérer à la gare et il était entendu que nous devions nous embrasser à ce moment là. Ce jour là, j'ai du prendre mon courage à deux mains car ce genre de plan me déplaisait souverainement. Ceci étant dit, nous avions fait ce que nous avions à faire et c'est donc de cette façon que nous sommes sortis ensemble pour la première fois ; cela manquait franchement de romantisme. C'était la deuxième fois que mon pote me faisait le coup avec une fille et il renouvelera la chose encore un peu plus tard avec Marie ; bon sang, comme je détestais ça !!! mais passons.

1994, 1995... Je ne saurais dire avec exactitude de quelle année il s'agissait mais ce fut une charmante première fois, c'était mignon,  nous nous entendions bien. Mon ego, égal à lui-même, lui aussi, se réjouissait de cette relation. Une aventure tout en harmonie mais qui pourtant ne dura pas longtemps. Fidèle à mes habitudes, à mes défauts, je cassais bientôt comme le dernier des couards en faisant le mort et je ne répondait plus à ses appels ; J'ai toujours été le pire des lâches lorsqu'il s'agissait d'arrêter une liaison avec une fille. Or et tout de même, il avait bien fallu que je récupère ma gourmette que je lui avais prêtée comme cela se faisait fréquemment à l'époque. Un exercice très ardu, je l'avoue, mais c'était bien fait pour moi quelque part.

Concernant la deuxième fois... et bien je n'en ai aucun souvenir. Ni des circonstances, ni des évènements, ni du contexte dans lequel cela s'est passé, ni comment nous nous sommes séparés ... rien. Ayant récemment recontacté Delphine, pour elle aussi, c'est le flou total. En effet, nous avons tous les deux la sensation d'avoir vécu une seule et unique expérience qui, pourtant, s'est étendue sur deux ou trois ans.

La troisième fois est sans doute celle dont je me souviens le mieux. Je sortais juste de mon service militaire. Or, là encore : Dans quelles circonstances nous étions ressortis ensemble ? Dans quelle mesure nous nous étions séparés et pourquoi ? c'est d'une planitude amnésique. Mais peut-être que, concernant la fin, le fait qu'elle étudie sur Chambéry et moi sur Avignon avait scéllé l'histoire - "notre histoire" - sans rancune. Néanmoins, nous nous souvenons, de façon réciproque, que ce fut la meilleure des fois, et de loin.

Fin 1998, étant plus mûrs et ayant vécu d'autres relations l'un et l'autre, nous étions tout à fait enchantés de se retrouver, encore une fois, en couple ; peut-être parce que, "inconsciemment", nous rêvions réciproquement d'une nouvelle aventure où chacun pourrait partager le fruit de ses expériences. Je ne me souviens pas de la date exacte du début de cette ultime relation mais je me souviens que nous étions ensemble pour fêter Halloween. Mon cousin, Guillaume, Marseillais dans l'âme, y étais venu. Delphine était avec moi lorsque je suis allé le chercher à la gare. Après l'avoir déposée chez elle afin qu'elle puisse se préparer et que je vienne la récupérer plus tard, mon cousin me posait la question suivante : "C'est qui cette magnifique blonde ???". Ce fût non sans fierté que je lui avouais qu'elle était avec moi. Après la fête, organisée dans le sous-sol de la maison de mes parents, je n'ai aucun souvenir de la suite des évènements si ce n'est mon cousin bourré qu'il a fallu que je transporte jusque dans son lit. Concernant le fameux "pas", il fut franchi un certain soir où nous étions allé au cinéma. Difficile de me souvenir, une fois encore, des circonstances exactes mais le fait est qu'à la fin de la séance nous nous sommes retrouvés chez moi, garés dans l'allée, un peu éloignés de la maison, dans la voiture de Delphine ; c'était une Clio. Là, un "vrai" désir est monté en nous et ce qui devait se passer s'est passé et nous ne nous sommes plus arrêtés car c'était bien !

Notre relation a duré au moins jusqu'en janvier 1999 puisque nous avions fêté la nouvelle année aux Salles sur Verdon en compagnie de trois autres couples : Johann et Karine, Maxime et Camille et aussi David et Laure. A ce moment là, j'en avais gros sur le coeur car je ne parvenais pas à me consoler d'Emma, une fille dont j'étais tombé éperdument amoureux quelques mois auparavant et qui m'avait plaqué (vous en saurez plus dans quelques chapîtres à son sujet). Mais qu'importe car ma douce et tendre Delphine me fit tout oublier. Effectivement, c'est au cours de cette ultime relation, en plus de cet empathie sans faille dont elle faisait preuve à mon égard, que nous sommes allés jusqu'au bout des choses. Elle s'est livrée à moi, confiante, miséricordieuse, m'a fait don de son corps et de toute son affection sans rien attendre en retour et, surtout, sans jugement. Ce fut notre liaison la plus longue et la plus passionnelle.

Nous nous aimions beaucoup tous les deux, il y avait énormément de complicité et d'affection. Sans dire qu'il s'agissait de l'amour avec un grand A, nous avons ressenti un appel de la chair incommensurable et bien que je ne pense pas que nous ne soyons jamais vraiment tombés amoureux l'un de l'autre, quel beaux moments nous avons alors partagé ! Lorsque le désir est réciproque, l'attirance et ce qui s'en suit peuvent-être à ce point si forts qu'il nous importe finalement peu d'être sûrs que les protocoles soient respectés : Seul l'instant compte. En plus de bien s'entendre, il y avait une attirance physique, sexuelle, indéniable entre nous et nous nous sommes contentés de cela : de l'instant. On se foutait du lendemain. On se plaisait, nous nous entendions bien et nous en avons profité du mieux - et du plus -  qu'on a pu. La seule chose qui me turlupine aujourd'hui c'est de savoir si Delphine, à quelque moment que ce soit, est tombée amoureuse de moi. Une affirmative me désolerait mais en mon âme et conscience, je ne crois pas que ce soit le cas.

 Revenons au réveillon de 1998 : de magnifiques souvenirs là aussi. A cette époque, et comme je l'ai dit précedemment, Max était en couple avec Camille ; Fille très sympa avec qui Max est resté en couple un très, très long moment. Dans la maison de ma grand mère, Aux Salles sur Verdon, il y avait au premier étage deux chambres. La première chambre était composée d'un grand lit et l'autre en de deux petits. D'emblée, qui plus est arrivant les premiers sur place, Delphine et moi nous sommes approprié la chambre avec le grand lit. Je crois bien que nous sommes arrivés 24h plus tôt que Maxime et Camille et que nous n'avons pas quitté la chambre jusqu'à leur arrivée, sinon pour se rendre à la cuisine ou à la salle de bains. Il me revient dailleurs en tête une anecdote amusante et pas des plus flatteuses me concernant : c'est que j'étais enrhumé. Rien de très croustillant me direz-vous ? Certes, mais à ce détail près que les médicaments que je prenais à ce moment-là me privèrent de... comment dirais-je ? quelques moyens...

Ceci étant dit, Maxime et Camille se contentèrent donc de la deuxième chambre et rapprochèrent les couchages. Les deux pièces étaient néanmoins mitoyennes et, très rapidement, ils s'agacèrent car nos ébats avec Delphine n'en finissant jamais et trouvant toujours un prétexte pour le faire, ils commençaient à s'indigner trouvant la situation désobligeante et très gênante. Pourtant, et le plus sincèrement du monde, je n'ai souvenir d'aucun débordement que ce soit nous concernant, quoi que... quand on est dans le feu de l'action, il se peut que, parfois, l'on ne se rende pas bien compte des pollutions sonores que ce genre de situation peut engendrer. Le fait est que de nous entendre, et me l'ayant avoué bien plus tard, Max ne cessait d'imaginer faire la même chose avec sa compagne de l'époque qui, malheureusement, trouvait cela outrageant et déplacé. Quel dommage pour lui qui, sans le lui avouer, devait secrètement crever de jalousie. "Jubilation" !!!

Comme je vous l'ai dit et bien que nous nous soyons très bien entendus, chacun a bientôt suivi sa route par la suite, elle sur Chambéry et moi sur Avignon. Me concernant, Delphine occupera toujours une place de choix dans mon cœur, je l'aime cette fille. Chacun pourra y comprendre ce qu'il veut. Il n'y a pas eu de prise de tête ou quelque angoisse que ce soit entre nous. Nous avons simplement profité de ces instants, ensemble, insouciants du lendemain. C'était beau et, mine de rien, c'était pur ! propre et sans tâche. Pas de rancune ; demeurent seulement de bons souvenirs ainsi que plein de satisfaction et de reconnaissance.

 

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Delphine est à gauche (la jeune fille blonde), moi à droite.

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Ici, Maxime est dans mes bras... je l'aimais ce con !

 

Cette relation m'est récemment apparue comme beaucoup plus importante que ce que je l'avais ressentie aux premiers abords. Certainement l'âge, allez savoir ? Aujourd'hui, elle m'apparaît comme un cadeau, une fleur, un véritable moment de grâce et, je l'avoue, Delphine me manque... la personne, évidemment - et je serais tellement heureux de la revoir en vrai plutôt que par SMS - mais aussi l' "entité", cette insaisissable présence, si puissante et pourtant si infime dans toute une vie et qui m'a pourtant tant apporté. Honnêtement, ma relation avec Delphine m'apparaît aujourd'hui comme celle qui a été la plus saine, la plus sympa et certainement la plus constructive si l'on parle des amours de l'adolescence... Delphine. 

Il nous ait aussi arrivé quelques anecdotes dignes d'intérêt : Par exemple, une fois, nous nous trouvions seuls chez Delphine, dans sa chambre, et elle se trouvait à califourchon sur moi alors que j'étais allongé sur le sol. Nous ne faisions rien de mal sinon nous embrasser. Là, son père qui rentre dans la chambre ! Quel malaise !!! Il venait de renter du boulot et nous ne l'avions pas entendu arriver. J'en souris à présent mais, bon sang, sur le moment j'étais loin de sourire et elle non plus ! Ce fût un grand moment de solitude réciproque.

Une autre anecdote qui, celle-ci, manque pour le coup franchement de romantisme : nous nous étions rendus, Delphine et moi, chez Pierre qui était l’une de mes connaissances, dans le studio où il habitait en compagnie de sa copine de l’époque qui, elle aussi, s'appelait Delphine. C’était très sympa et nous avions passé une excellente soirée au détail près que nous avions pas mal picolé et qu’en plus j’avais fumé. Connaissant pourtant les sales réactions que mon organisme pouvait avoir avec ces substances, je me laissais convaincre. Le retour fût houleux et plus nous avançions plus je me sentais mal. Arrivés devant chez elle pour la déposer, nous nous sommes dit au revoir par un long, très long bisou qui n’en finissais plus. Bientôt, je ressentais d’énormes nausées mais je me refusais de lui laisser comprendre que j’étais malade car j’avais mon honneur ! J’ignore si elle s’en été rendu compte mais le fait est qu'à peine après avoir claqué la portière, je fit demi tour et repartais aussi vite que je le pouvais mais sans pour autant montrer de la précipitation : un exercice ardu et tout en subtilité ! Bientôt, arrivé hors de portée et hors de vue de Delphine, j’ouvrais alors ma vitre et vomissais aussitôt mes tripes. C’était moins une ! C’est vrai que c’est un épisode peu flamboyant...

Encore autre chose : après que nous ayons rompu, certainement en 1999 puisque il n'était plus avec Camille, Maxime, convaincu que Delphine avait des sentiments pour lui, l'avait rejoint sur Chambéry où elle faisait alors ses études. Une fois de plus, se disant qu'il n'y avait pas de raisons pour qu'il ne sorte pas lui aussi avec elle, il était allé lui faire son numéro de coq, là haut, en Savoie. C'est la queue entre les jambes (vous me pardonnerez l'expression) qu'il était reparti tout penaud après avoir compris que Delphine ne l'avait jamais considéré que comme un ami. Il lui a même fait la gueule après ça. Quelle ironie grincante !!! Là encore, voilà une aventure qui n'aura appartenu qu'à moi seul. Il n'en aura pas profité et j'en suis heureux et satisfait !

Il y a eu une autre fois où il a tenté de me damer le pion : j'en suis désolé mais chronologiquement parlant, je serais incapable de vous dire quand cela s'est passé exactement. Le fait est que cette fois-là, Max, sachant pourtant que j'avais envie de sortir avec Delphine (ou de ressortir avec, peu importe) et après que nous l'ayons raccompagnée et s'être garés devant chez elle, sort du véhicule et l'escorte jusqu'à sa porte. Là, le voilà qui lui tape un smack en guise d'au revoir...devant moi ! Il avait au moins eu le mérite de le faire ouvertement mais vous imaginez ma rage ! Ce n'est pas fini : une fois arrivés chez moi, ce fût avec un faux air étonné qu'il me demande alors : "tu fais la gueule ?". Rien que d'y repenser j'ai envie de lui en foutre une !!! Bon dieu, qu'est ce qu'il a pu me faire chier avec ces conneries !

Tiens... cela me fait penser à une autre fille, Capucine, avec qui je lui ai foutu le plus gros revers de toute sa vie !

 

CAPUCINE

Concernant Capucine, ce fût chaud, très chaud et aussi complètement inattendu. Nous sommes en 1997. Nous étions tous les trois, avec Max en voiture, et décidons de passer la soirée chez moi. J'ai comme dans l'idée que Max s'imaginait faire une jolie petite partie à trois une fois arrivés chez moi. Or, les choses ne se sont pas réellement passées comme il s'y attendait. Une fois arrivés dans ma chambre, les discussions vont bon train, on rigole, on plaisante, les chairs se frôlent. Bizarement, ce sont surtout les membres de Capucine et les miens qui commencent à vraiment s'échauffer. Honnêtement, je n'y croyais pas trop moi-même. Mais bien vite, il a fallu que je me rende à l'évidence : Capucine me faisait un rentre-dedans non dissimulé et occultait par la même la présence de mon pote. Il a bien tenté de refaire surface et d'imposer sa présence mais rien n'y faisait : Capucine avait d'ores et déjà jeté son dévolu sur moi. A un moment donné, allongés sur mon lit, on commence à s'embrasser à n'en plus pouvoir, comme s'il s'agissait d'une farce. Et puis encore et encore ; mon pauvre Max a jetté l'éponge. Dégoutté, il quitte bientôt la pièce et par la même occasion la propriété pour laisser libre cours à notre libido qui s'exprime alors d'une façon de plus en plus torride et impudique. On essaie alors de le retenir maladroitement car en réalité, nous n'attendons qu'une seule chose : c'est qu'il se casse pour pouvoir baiser tranquillement. Cette fameuse nuit fut longue, très longue, et comme il ne s'agit pas d'un livre de cul, je me réserve le droit d'en occulter tous les détails.

Au petit matin, fatigué, descendant dans la cour en compagnie de ma nouvelle conquête, mon père me fît une réflexion que je n'oublierai jamais : "et Cécile dans tout ça ?" me dit il. En effet, j'étais encore officiellement avec elle et, souvenez-vous, c'est la fille qui m'avait tantôt dépucelé. C'est d'ailleurs la seule et unique fois dans toute ma vie ou j'ai été infidèle. Concernant mon vieux, mis a part cette petite remontrance concernant Cécile qu'il aimait beaucoup, la vue de Capucine si plein de sex appeal l'avait tout fait déconcerté. C'est à ce moment là qu'il avait dû raliser que j'étais devenu un homme et il devait m'envier secrètement : elle était fine, elle avait des cheveux châtains longs et bouclés, une silhouette très athlétique bien que manquant cruellement de poitrine. Un visage dur et doux à la fois, taillé dans du silex, les yeux clairs, un putain de "chien" et au pieu c'était encore pire : une véritable accroc du sexe. Je l'avoue, je ne me suis pas ennuyé malgré... une fois encore, une panne ou deux pour le peu déconcertantes. Mais la nuit fût belle et très animée. Nous avons pourtant rompu le matin même. Une histoire de fesses sans lendemain. Or, par la suite, Maxime tentera de sortir avec elle mais fera chou blanc. Et toc !!! Peut-être est-il arrivé, par la force des choses, à sortir avec elle une petite fois mais ce fût sans comparaison par rapport à notre fois à nous. Fin de l'histoire avec Capucine.

9 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 7 - Séverine

SEVERINE

PRÉAMBULE : Je viens de rentrer en seconde à Saint Joseph. Je redouble et j'entame donc cette nouvelle année de seconde avec pleins d'espoirs dans la tête : en effet, j'avais pu choisir les arts plastiques en option et, enfin, je me sentais à l'aise. C'est vraiment dommage que mes parents se soient à ce point entêtés en m'inscrivant à Louis Pasteur pour ma première classe de seconde. Quelle perte de temps ; Là-bas, il n'y avait pas d'option en arts plastiques mais simplement des spécialisations en économie, littérature ou mathématiques, rien qui ne me convienne vraiment. Bref, j'étais enfin parvenu à mes fins et, aussi, je n'étais plus pensionnaire comme ce fût le cas l'année précédente. Je respirais un peu !

Dans ma nouvelle classe de seconde, dans ce nouveau lycée, je retrouve Pierre-Marie que j'avais laissé au collège saint Michel. Il se trouve que lorsque j'étais passé en seconde à Louis Pasteur, lui était passé en troisième car nous avons un an d’écart. Durant nos années communes dans notre ancien collège, nous nous étions pas mal côtoyés et nous étions devenus d'assez bons copains. En effet, il était pensionnaire comme moi et il faisait de l'Italien en compagnie de notre cher directeur ; plus tard incarcéré à la prison d'Avignon pour fraude fiscale et détournements de fonds. De me retrouver en compagnie de mon Pierrot tombait très bien car je me sentais moins seul. Nous accompagnant dans cette même classe de seconde, à saint Joseph, il y avait Mathias dont j'ai parlé tantôt. Lui et Pierre-Marie avaient passé une partie de leur scolarité ensemble. Tous les trois, On formait un trio du feu de dieu. Nous étions un peu les bout-en-train de notre classe : la "S3" si mes souvenirs sont exacts. Or, nous nous foutions un peu de tout le monde car tout le monde se foutait de nous. Pierre-Marie était un "hardos", comme nous aimions l'évoquer à l'époque : Cheveux longs, docks Marteens, grande gabardine noire et t-shirts à l'éffigie des groupes qu'il écoutait à l'époque comme Pearl Jam, Sepultura, Napalm Death, Brutal truth, Obituary, Paradise Lost, Death etc, etc... Au début de l'année, Mathias n'en était pas encore là. Quand j'y pense, il était même encore, de ce point de vue, un garçon très raisonnable et assez peu démonstratif. Il s’habillait encore de façon très classique. Ce sera plus tard au cours de l'année qu'il amorcera son virage. Mais c'est en première qu' il a vraiment changé : après être passé en première S et s'être plus particulièrement intéressé au Gore Metal avec des groupes tels qu'Autopsy, Pugent Stench, Carcass ou Cannibal corpse, il s'est mis à la batterie et s'est rasé le crâne. Sitôt le Bac en poche, il s'est fait pousser la barbe à la ZZ Top et entamais un long processus de tatouages. Aujourd'hui, il est un vrai aficionado du genre. Sa passion pour les films d'horreur gore (passion que l'on partageait à l'époque si l'on s'en réfère à BAD TASTE, BRAINDEAD et les FEEBLES de Peter Jackson) furent des signes avant-gardistes. A l'heure qu'il est, il est batteur d'un groupe -GODISDEAD- qui commence à avoir une certaine notoriété quand on sait qu'ils ont été ammenés à faire la première partie de Slipknot. Dans un même temps, ormis sa passion pour la musique, il exerce dans le milieu médical, en tant qu'infirmier en milieu psychiatrique ; il se trouve au dernier étage. Pour l'anecdote, ce dernier aurait aimé devenir médecin légiste. Nous en avions pas pal discuté et même plaisanté car moi aussi, à l'époque, j'envisageais cette discipline ; me concernant, c'était malheureusement tout à fait compromis face à mes désastreux résultats dans les matières scientifiques. L'année suivante, en 1994, il a eu une liaison avec l'une des filles de la S3, Géraldine, une très belle fille. Beaucoup de monde n'en revenait pas lorsqu'ils s'étaient affichés ensemble. Quelques années plus tard, un bébé du nom de Maëlle est née de cette union. Malheureusement, étant séparé de la maman depuis aujourd'hui un long moment, il ne voit sa fille que très peu. Or, son caractère n'a pas changé. Mathias est toujours resté Mathias. Durant cette même année, vînt se joindre à nous Christophe, transformant ainsi le joyeux trio en quatuor. Il était, lui aussi, un ancien de saint Michel et faisait, lui aussi, de l'Italien. L'année passée, au collège, il s'était déjà solidement lié d'amitié avec Mathias et Pierrot. Lui, il écoutait surtout Slayer qui devînt très vite son groupe de prédilection, à outrance parfois, ce qui dérangeait pas mal vis à vis des références au III eme Reich que le groupe arborait (dans un but purement mercantile). Bref, Plus tard, ce dernier décidera de monter un petit groupe dont le nom m’échappe -"Grindburn"peut-être- et pour lequel j’avais réalisé le logo. Je ne pense pas que cela ait duré bien longtemps...

A l'époque, me concernant, j'étais totalement néophyte en matière de Hard. J'y étais même plus ou moins allergique, plus par conformisme absurde que par véritable conviction d'ailleurs. Idem pour d'autres groupes ou styles de musique tels que les Doors par exemple que, depuis, j'ai appris à apprécier puis finis par aduler. À cette époque, j'écoutais surtout les Pixies, Frank Black, Pink Floyd et Dire's straits. La Soul music occupait également, déjà, une place de choix dans mon cœur avec des artistes tels qu'Otis Redding, Solomon Burke, Wilson Pickett, Aretha Franklin et toute la clique. J'écoutais également du skinhead avec des groupes tels que les Bad Manners. Enfin et surtout, beaucoup de ska grace aux Selecters, The Specials, Special AKA et... Madness !!! J'en faisais sans cesse l'éloge mais malheureusement sans trop de succès et je dois reconnaître que je me sentais un peu seul. Je m'habillais souvent avec des Polos Fred Perry, des docks marteens bordeaux, des jeans à ourlets et des bretelles et un gilet Harrington. La classe m'épingla donc très vite une étiquette de "sale SKA", en partie à cause d'une certaine Michelle qui était une sorte de corbeau, adepte de The Cure et faisant partie de notre classe. Alors "Sale", je ne sais pas pourquoi, mais SKA, évidemment, c'était indéniable. Or, rapidement, je commence moi aussi à m'intéresser aux styles de musiques qu'écoutent Pierre Marie et les autres. J'ai conservé depuis cette époque des albums d'anthologie : Slowly we rot d'Obituary, Matando Güeros de Brujeria, Blessed are the sick de Morbid Angel, Utopia banished de Napalm death ou encore le légendaire Tomb of the mutilated de Cannibal Corpse. Ca me plaisait de découvrir cet univers si particulier et cela se fit au fur et à mesure. De temps en temps, je les écoute à nouveau à faibles doses. Depuis, j'ai découvert d’autres groupes : Soulfly, Slipknot, Prong, Stone Sour, System of a down, Cavalera Conspirancy, Gojira… Depuis cette période Je suis resté très éclectique concernant mes choix musicaux et je tiens le pari qu'à 80 balais j'écouterai toujours Napalm Death ou Cannibal Corpse. Ce sont mes petits enfants qui vont être étonnés !!!

Concernant la S3, c'était une classe atypique. Tous les styles d'ados s'y trouvaient. Du plus farfelu au plus sérieux, du plus sportif au plus amorphe, du plus exubérant au plus réservé. Parmi eux il y avait un certain Guillaume Bœuf dont nous avons appris et regretté la mort accidentelle quelques années plus tard, en 1995, lors d'un accident de la route du côté de Cassis. Me concernant, c'était la deuxième fois que cela se produisait car, pendant l'été 1992, j'avais appris le décès d'un élève que j'avais bien connu à Louis Pasteur, Vincent Gallas, électrocuté alors qu'il réparait sa moto, il avait mon âge. Ce genre d'évènement a commencé à bien déformer ma conception de l'existence. A partir de là, je me suis rendu compte de ce qu'est la vie, qu'elle n'est éternelle pour aucun de nous et que la mort ne touche pas que les Oncles, les tantes ou les grands-parents...elle ne s'abat pas que sur les vieux. J'allais, malheureusement, m'en rendre compte une fois de plus durant cette année de seconde.

LE VIF DU SUJET

Nous étions entourés de pas mal de filles. Souvent plus mûres que nous, comme c'est souvent le cas à cet âge là, elles nous ignoraient plus que ce qu'elles pouvaient plaisanter avec nous. Elles étaient souvent moqueuses mais il nous arrivait pourtant de passer de bons moments en leur compagnie. Parmi elles il y avait Séverine. Elle était grande, elle avait les yeux bleus et arborait de beaux cheveux roux, tout bouclés. Elle était très sympa et aussi très jolie, mais sa beauté ne nous touchait pas outre mesure à l'époque parce qu'elle était involontairement dissimulée.

A cette époque, je m'adonnais à la divination et je tirais les cartes. J'utilisais l'oracle BELLINE et je dois avouer qu'à force de les pratiquer, elles avaient considérablement affuté mon intuition. C'est une chose qui attirait pas mal de monde, les plus curieux comme les plus septiques d'ailleurs. Lors d'une récréation, alors que tout le monde était sorti de la classe, je tire les cartes à Séverine. Le jeu est atroce ! Il n'y a que du mauvais. La famille... la fatalité... l'accident. Néanmoins, encore novice en la matière, je brode donc des explications pour la rassurer, j'arrondis les angles et je tente, tant bien que mal, d'attenuer ce tirage tellement néfaste. A ce moment là, je ne me considérais pas assez aguérri ni assez sûr de moi pour me permettre d'interpréter ce jeu à sa juste valeur et de façon catégorique. Cela m'a effrayé, vraiment effrayé. Mais après tout, en tant que débutant, il se pouvait que ce dernier exprime un sens métaphorique dont j'ignorais la signification ? Bref, tout cela se passe juste un peu avant les vacances de noël.

A la rentrée, en janvier, Séverine nous rejoignait alors même que, pendant les vacances, elle avait perdu sa sœur ainée dans un accident de la route ; je l'avais vu et je n'ai rien dit. Je n'ai pas écouté mon instinct, j'ai manqué de foi, je n'ai pas donné l'alerte. Quelque part, en mon âme et conscience, j'ai toujours considéré avoir sciemment ignoré ce qui était écrit.

Lors de la cérémonie qui avait été célébrée dans la chapelle de notre lycée en souvenir de sa sœur -elle se trouvait en classe de première dans le même établissement- je ne suis pas parvenu à faire le moindre signe de croix ni la moindre génuflexion tant la chose m'était apparue irréaliste. Pierre-Marie me l'avait repproché à juste titre. Pourtant, qui sait si j'avais envie de prendre Séverine dans mes bras, de la consoler, même si me sentais, d'une certaine façon, lié à cette tragédie.

Quoi qu'il en soi, tant bien que mal, le temps a passé. les mois se sont écoulés et à la fin de cette même année scolaire, nous nous entendions très, très bien avec Séverine. Sans que je parvienne à le réaliser alors, elle m'attirait beaucoup dans le sens ou je la trouvait forte, sensible et enjouée, faisant preuve d'un courage et d'une opiniatreté sans faille face au deuil et à l'adversité, à la solitude aussi. Elle faisait tout comme moi de l'Italien avec la pire des profs qu'il n'eût jamais existé et nous étions partis en voyage de fin d'année chez les ritals, dans des familles d'accueil de correspondants que nous avions nous-mêmes accueillis tantôt. Je ne m'attendais à rien, moi, le garçon immature par excellence et sans cesse en quête d'identité. Pourtant, sur le chemin de retour, dans le bus, voilà qu'à force de plaisanter nous nous rapprochons de plus en plus jusqu'à ce que Séverine s'allonge sur le dos et repose sa tête sur mes cuisses. J'étais heureux, mes amis ! Heureux et tellement surpris ! Un subtil jeu de séduction commence alors : je lui caresse les cheveux et l'observe longuement. Là, je ldécouvre à quel point elle est jolie, si jolie. Confiante, sereine, allongée sur moi et je profite, encore une fois, d'un moment "suspendu dans le temps". Une nouvelle faille dans le continuum espace temps. Bientôt, ma main glisse sous son t-shirt et je m'amuse à titiller la bretelle de son soutien-gorge. Nous sommes restés ainsi, immobiles, les autres passagers profitant de ce spectacle charmant tout en restant discrets bien que fort surpris. Nous ne sommes jamais allés plus loin. Quelques jours après, un autre élève de la classe, Renaud qui était parti avec nous, me demande si nous sommes en couple. Puis vînt Christophe, puis Mathias et encore quelques autres et tous me posent la même question. Je n'aurais jamais menti si c'eut été la vérité et qui sait si j'aurais souhaité pouvoir répondre par l'affirmative mais, malheureusement, il me semble bien qu'à cette époque j'avais toujours énormément de sentiments pour Servane.

Le fait est qu'un jour elle vient vers moi alors que nous étions en récréation. Elle était accompagnée et je crois que c'est cela qui m'a poussé à me méfier et qui m'a destabillisé. Clairement, elle me demande si je veux sortir avec elle tout en faisant référence à l'épisode du bus. Or, à ce moment là, j'étais affreusement gêné, il y avait beaucoup de monde autour de nous et il me semblait que la cour entière était pendue à mes lèvres. De plus, sans doute parce qu'elle n'était pas venue seule, cette situation me paraissaît être un piège, comme si elle était prête à se moquer de moi si je lui répondais que oui. Comme si elle cherchait juste à savoir si c'était le cas sans pour autant souhaiter aller plus loin. Ne trouvant pas d'autre solution et choisissant de conserver un certain panache : "non", lui dis-je, ce qui s'est passé dans le bus était juste un moment de complicité. J'étais complètement à côté de la plaque. Aujourd'hui, je me sens d'autant plus mal à l'aise que je sais qu'elle avait du certainement prendre beaucoup sur elle pour venir me voir. Sa copine, je ne me souviens plus de qui il s'agissait, devait certainement être là pour la soutenir et l'armer de courage dans le périlleux exercice qui consistait à me faire une déclaration. De plus, j'imagine qu'il y avait dans son cœur beaucoup d'espoir et qu'elle devait secrètement espérer que je réponde par l'affirmative. Ce que je lui avais répondu était faux car je dois avouer que si elle m'avait posé la question alors que nous nous soyons retrouvés seuls, sans témoins et dans des circonstances dans lesquelles je me serais senti à l'aise, je l'aurais embrassée sur le champ. Le fait est que, ce jour là, je lui ai brisé le cœur (d'après ses propres mots). Bien plus tard, j'apprendrai qu'en réalité je lui plaisait vraiment beaucoup et que je la faisais simplement "rêver". Mince alors !!! Penser à autre chose, s'évader, c'était ce qu'elle aurait souhaité pouvoir faire en ma compagnie car ma mentalité la séduisait et j'aurais tant aimé pouvoir le lui offrir ! Elle me trouvait plein d'humour, un peu fou-fou, ayant toujours le sourire aux lèvres et attentionné envers elle, ce qui était vrai car elle me plaîsait... "On aurait pu faire un couple d'ados du tonnerre" m'a t-elle dit. Comment ne voulez-vous éprouver des remords lorsque l'on vous fait de tels aveux après 25 ans ? Bon sang ! Et dire qu'il aurait suffit qu'elle me l'explique...

Enfin, bref, cela aura fait battre son cœur, et le mien aussi. Nous ne sommes jamais sortis ensemble mais rien que le fait de savoir que nous nous plaisions mutuellement sans pourtant faire quoi que ce soit et sans n'avoir jamais rien concrétisé, c'est tellement innocent, tellement pur ! Cela nous a fait simplement sourire de façon réciproque lorsque nous en avons parlé : "Plus innocent, tu meurs !" m'a t-elle dit. Oui, et c'était très agréable mais en même temps cela me laisse un goût doux-amer. Ce qui me console c'est qu'elle ne m'en veut plus, qu'elle considère que je n'ai pas agit comme un idiot ou un couard mais plutôt comme un ado désemparé, manquant d'expérience, dépassé par les évenements : "C'est comme ça" m'a t'elle dit, et cet épisode lui réchauffe le cœur. Je t'aime Séverine. Quel beau souvenir d'enfance !

 

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Je n'ai pas de photos de l'époque, voici donc aujourd'hui Séverine, Mathias et Pierre-Marie

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8 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 6 - Un journal d'il y a vingt ans...

... CHAPITRE A POURSUIVRE...

 

J'avais, il y a quelques années de cela, écrit mes premières expériences amoureuses. Heureusement, car en les relisant je me rends compte que je ne me souviendrais pas du quart d'entre elles si je devais retracer ce même parcours aujourd'hui. Quoi de plus normal que de vous faire part de ce récit que je m'étais amusé à coucher sur le papier il y a de cela vingt ans ? Je prendrai soin de ne changer aucune phrase. Je vous le retranscris, dans son plus simple appareil. Aussi, vous pardonnerez le style qui s'avère parfois un peu gauche voire carrément maladroit. Mais, en contre partie, vous serez gratifiés d'un récit d'ado aux accents authentiques et familiers. Je me permettrai juste de vous faire grâce des fautes d'orthographes que je corrigerai au mieux car certaines d’entre elles pourraient vous écorcher les yeux.

Aussi, me permettrais-je d'intervenir, de ci-de-là, au gré du récit, afin d'exprimer mes ressentis actuels et faire apparaître ces mêmes « exploits » sous un œil plus averti, plus mûr, plus sage... plus honnête surtout.

J'en profiterai également pour m'étendre un peu sur certains épisodes que je décris car, bien sûr, beaucoup de choses se sont passées après que j'ai arrêté d'écrire ce récit. Elles feront figure d'épilogue (Tout ceci en italique dans le texte).

 

PREMIERE PERIODE : L'innocence, les tentatives, les échecs.

 

"Dix neuf ans dans dix jours et déjà tant de choses à raconter... Des choses adorables, celles d'un adolescent. Parfois elles sont graves, parfois moins importantes. Des histoires de "jeune". C'est de la tendresse, des sentiments, de l'amour, de la jalousie. Ce genre de choses qui entament la vie d'un homme, celui que je vais devenir, du moins je l'espère, car il faut bien grandir un jour...

J'ai enduré dix sept hivers avant de faire ce que la majorité de mes copains avaient déjà fait. J'étais bien bête à l'époque car cela me paraissait être un handicap. Mon conformisme (nous dirons içi : la honte que j'avais de moi-même) y était pour quelque chose. C'est vrai qu'à cet âge là, l'idée de ressembler à tout le monde sauf à moi m'obsédait l'esprit.

Ma présence à Saint Michel (mon collège) se déroula sans histoires, pourtant j'y suis resté treize années de ma vie. Sans histoires ou presque puisque j'y ai rencontré deux de mes meilleurs amis actuels qui sont Maxime et Johann. Et pour cause, je les ai rencontrés au cours de ma deuxième classe de troisième, donc, la dernière année que je passais là-bas. D'ailleurs, si je n'avais pas redoublé, vous ne seriez pas en train de lire ce livre : en effet, ils sont fortement liés à tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant et réciproquement. (Disons plutôt que le récit ne serait pas le même. Il existerait néanmoins.)

A quinze ans, je rentrais au lycée Louis Pasteur et, là, les histoires de cœur commencèrent.

 DAMIEN / GERAUD / SERVANE / KARINE   

Le premier avec qui je sympathisa fut un certain Damien. Il était très amusant, savait dessiner et nous faisions ensemble du Provençal. Au milieu de cette ambiance de "mort" qu'inspirait la classe il y avait nous deux. Nous nous foutions de tout le monde car tout le monde se foutait de nous. Or, la bête apparut sans que nous la remarquions. La bête qui nous observait, qui nous critiquait et qui nous méprisait : Le délégué de la classe des E3, alias Géraud, celui qui allait devenir également l'un de mes meilleurs copains actuels.

... GERAUD...

Géraud est unique dans son genre. Un brun à lunettes, l'air intello, doté d'un accent pointu (Titi Parisien) et qui m'impressionnait beaucoup. Au début de l'année, il eut beaucoup d'affinités avec Karine et je me disais : " encore un qui va faire ce que je n'ai pas encore fait, sortir avec une fille." Mais cela ne se fît pas et Géraud resta tout seul. Après cet échec, il devint de plus en plus amical à mon égard (il faut dire qu'avant cela il ne cessait de me persécuter, de m'insulter et il y eu de nombreux accrochages entre nous deux. Mais il me faisait vraiment peur). Bref, ce fut désormais entre nous deux que les affinités se renforcèrent de jours en jours et celam'enchantait. A la fin de l'année, nous étions finalement liés et étions devenus de véritables copains (de "vrais amis"). C'est bizarre la vie, non ? Damien était toujours avec moi et du coup est devenu le copain de ce même brun à lunettes, un peu plus âgé que nous et qui aimait les "femmes". D'ailleurs, cela était peut-être du au fait qu'il en était constamment entouré ? Même chez lui, sa mère (RIP) et sa sœur.

... SERVANE...

Je n'ai jamais eu de chance dans mes relations féminines, à part deux ou trois exceptions. Je ne cesserai jamais de le dire et je ne le dirai jamais assez : " servane, voilà une personne ambiguë dont, je crois, je ne tirerai jamais rien !". D'ailleurs, cela ne m'intéresse plus du tout. En ce qui la concerne, je crois que j'ai mûri. Elle est un reflet dans mon esprit. oui, elle n'est plus qu'un simple reflet.

(Oulah ! Oulah ! Oulaaah ! Stop... Servane, avec qui j'entretiens toujours des rapports amicaux, était surtout beaucoup plus mûre que moi à l'époque et je ne le comprenais pas. En écrivant cela, je me voilais la face car elle m'avait bel et bien retourné la tête ! Servane a trois jours de plus que moi, aujourd'hui, nous ne nous voyons plus mais ne manquons pas de nous souhaiter mutuellement un bon anniversaire, et ce, depuis de nombreuses années. Servane est mon amour pathétique, mon amour ex-communié, inavoué, perdu mais toujours présent... tapis quelque part au fin fond de mon être, dans les archives de mon adolescence. Je sais pertinemment qu'elle ressent les mêmes sentiments pour moi, c'est une intime conviction. C'est vraiment ce qu'on appelle une relation platonique).

Une petite brune au teint souvent factice (elle mettait beaucoup de fond de teint pour cacher quelques imperfections), très féminine, certes, mais dépourvue de toute élégance. Et j'ai craqué lorsque Géraud me l'a présentée. A vrai dire, je crois que c'était la chance qui m'était donnée de pouvoir sortir avec elle pour qui j'ai craqué. Géraud m'avait dit qu'elle me trouvait mignon et c'était la première fois que cela m'arrivait. Ce fut seulement après que je remarquais ses yeux... Ah, Mon Dieu ! ses yeux !!! Et bien lorsque j'y pense à présent ils n'avaient rien d'extraordinaire. D'ailleurs ils n'ont toujours rien d'extraordinaire. C'est des yeux....

(Tiiiime !!! Non, là, je ne peux pas rester sans voix devant ces lignes. Le fait est qu'à cette époque j'étais, sans le savoir, très amoureux de Servane ! J'étais certainement très en colère contre elle et mon amour propre avait du en prendre un sacré coup. Voilà pourquoi je la descend en flamme aussi lâchement au travers de ces lignes. La vérité ? C'est que quand nous avons été présentés j'ai tout bonnement fondu devant elle.  Elle était aussi élégante que n’importe quelle fille de notre âge, Quand à ses yeux il étaient beaux. Beaux mes enfants !!! D'un gris bleuté dont il était difficile de sonder le fond et qu'elle adorait mettre en valeur grâce à du cerne noir. Elle avait les yeux d'une biche. Ils me transperçaient littéralement et elle semblait pouvoir sonder mes pensées les plus intimes. J'aimais ça. Aaah... ça me manque.)

A la fin de cette même année scolaire, j'organisais chez moi une fête à pas moins de soixante dix invités (Au départ c'était prévu pour trente. Mais c'était sans compter les amis des amis des amis qui ont rappliqué par la suite. Mention spéciale à ma mère(RIP) ce soir là !!!). Evidemment, Servane et Géraud étaient là. Et comme Maxime et Johann étaient là aussi, les premiers contacts eurent lieu.

...LA SOIREE DE JUIN 1992...

Premières angoisses, premiers pas vers le sexe opposé, résultat : une belle veste de la part de celle que je désirais à l'époque. Servane n'avait pas voulu sortir avec moi (Vu ma maturité à cette époque, c'est logique).

Premiers contacts entre Géraud, Maxime et Johann. Damien aussi vint se joindre au groupe et Johann l'apprécia beaucoup. Entre Maxime et Géraud ce fut rapidement des rires chaleureux, bref, l'ambiance était bonne. Le plus rigolo, savez-vous comment Maxime a noué les premiers contacts avec celle qui, six mois plus tard, allait devenir sa chère et tendre ? Autrement dit Karine ? En lui brûlant le t-shirt avec son mégot de cigarette. Si, si ! Leurs regards ce sont ainsi croisés pour la première fois (saligaud !!!).

... KARINE...

Karine n'a jamais été qu'une copine. Mais elle m'attirait énormément et cela tout au long de l'année scolaire (et même longtemps après...). Elle était belle et pulpeuse, tout à fait charmante en somme. Ses petites rondeurs étaient exquises et n'enlevaient rien à son charme exceptionnel, au contraire (elle était également pourvue d'une poitrine absolument... dingue pour son age. Et les gros lolos ça nous plaisait beaucoup !). Or, Karine, était beaucoup trop mûre pour moi (et de deux !) Maxime, je ne le savais pas encore, lui était destiné. C'est ainsi que, pour la première fois, la jalousie s'empara de moi lors du réveillon de 1992. Or, et pour l'heure, nous en arrivons à l'été où rien de particulier ne se passa. Il s'achevait sur ma rentrée au lycée Saint Joseph. Je redoublais ma seconde et j'avais seize ans.

... SAINT JOSEPH...

Jusqu'en juin 1993, c'est à dire jusqu'à la fin de ma seconde à Saint Joseph, je ne me suis pas fait de nouveaux amis. Géraud m'avait rejoint mais il était en première et il y avait toujours Maxime, Johann, Karine, Damien et Servane avec qui j'entretenais régulièrement les contacts. C'était mes copains et mes copines, les seuls, les vrais. (J'avais tout de même retrouvé Pierre-Marie que j'avais rencontré à Saint Michel et qui était dans ma classe. Il est devenu un véritable ami par la suite, nous avons beaucoup d'estime l'un envers l'autre. Il y eut également Mathias dont je parlerai plus tard). Et nous voilà déjà au jour de l'an. J'avais invité Maxime, Karine et Servane. J'avais dans la ferme intention de sortir avec Karine, or, ce projet fut rapidement compromis avec Maxime dans les parages... en effet, pendant un slow, nothing else matter de Metallica, l'irréparable se produisit. Première jalousie de ma part, j'en voulais vraiment à Maxime. Servane s'en rendit compte et elle se rendit également compte que je désirais Karine. En vérité, dommage pour elle (et pour moi) car, cette fois-ci, elle voulait sortir avec moi et c'est moi qui la repoussa. Comme un imbécile et trahit par ma cupidité (je crois que je ne connaissais pas la signification exacte de ce terme à l'époque... on remplacera donc "cupidité" par "ego"), j'étais passé à côté de ma chance... il faut dire aussi que j'avais très peur de faire le premier pas. Servane l'avait remarqué et selon sa bonne habitude, elle me laissa en plan, trop fière pour céder (plutôt pour insister).

Donc, à la rentrée des vacances de noël, Maxime était avec Karine et moi toujours tout seul. Mais ce jour là, la vision d'une fille de première va me boulverser.

 

MAXIME         JOHANN

Maxime                               Johann

 

GERAUD         SERVANE

Géraud                                       Servane

 

KARINE          Damien

Karine                                             Damien

 

DEUXIEME PERIODE : " Elle" croise mon chemin dans les couloirs.

 

  J'ignore tout d'elle, y compris son prénom. Elle me croise sans faire attention, mais moi, en deux secondes je la regarde au plus profond (la syntaxe n'est pas très habile... je vous avais prévenus !) : elle est excessivement jolie, elle à l'air douce à en mourir... de longs cheveux blonds foncés, un air sérieux, celui d'une étudiante sérieuse. (Elle faisait semblant d'être toujours préssée, tenant ses livres de cours entre ses bras qui les serraient contre sa poitrine. Des yeux en amande très malicieux sublimant un visage innocent, comme si ce dernier était immaculé. une nouvelle Sophie Marceau dans l'étudiante... la même.) Une fille extraordinaire et en tout et pour tout mon idéal féminin (au moins l'un d'entre eux en tout cas). Elle est belle, belle, belle, belle, belle, belle, belle, be...mais mon rêve et mon admiration amoureuse durent s'arrêter là car c'était simplement et purement utopique. Elle était si loin de moi, si absente, si différente (elle me paraissait surtout beaucoup plus mûre, un fois de plus). Trop de sensations et de sentiments s'emparaient de moi à ce moment là pour que je puisse les exprimer clairement sur ce papier. A ce moment là, bien loin de moi - et "loin" c'est encore très peu dire car cela pourrait se calculer en années lumière tant l'idée ne m'effleurait même pas - l'idée qu'un jour je sortirai avec cette "déesse". (Nous entamons le passage guimauve) : Et si tu es là et que tu as lu ce texte, saches qu'aucun des mots que j'ai employés n'est exagéré pour décrire ce que j'ai ressenti la première fois que je t'ai vue. Tout est absolument relatif à ta beauté.

En deux secondes, j'avais donc ressenti tout cela et je devais déjà l'oublier. J'avais ressenti un rare instant de bonheur et savait que dans les couloirs de Saint Joseph flottait cette fille si belle. Ce fut tout et je n'en parla à personne. la vie continuait.

(J'ai décidé de faire les épilogues au fur et à mesure car c'est plus simple)

...LAURENCE...

Je suis sorti avec Laurence au cours de mon année de première. J'avais bien mûri entre la seconde et la première. Nous sommes en 1994. J'avais pris de l'assurance, j'étais différent. Nous sommes sortis ensemble devant la FNAC, à Avignon, rue de la République. Il y avait Manu aussi (dont je parlerai également plus loin). Nous faisions tous les trois du lèche vitrine, cela devait être un mercredi ou un samedi après midi et en sortant du magasin elle m'a accaparé, surpris, déstabilisé. Je pensais faire le premier pas mais elle m'a devancé avec un toupet extraordinaire ! Je ne sais plus quel était le sujet mais je faisais mine d'être le genre de gars que rien n'étonne, comme Belmondo dans Itinéraire d'un enfant gâté. Et là, tout en me regardant dans les yeux, elle me demande : " Et si je t'embrasse, tu ne sera toujours pas étonné ?". Et la chose se fit de cette façon. Ce fut beau les amis ! Je m'en souviendrai toute ma vie, je me souviens même du t-shirt que je portais ce jour là, Hard Rock Café Los Angeles... un faux. Mais le baiser, lui, ne fut pas faux. Ce n'était pas une contre-façon. Il était bien réel. Laurence a été mon premier véritable grand amour. La fille qui vous rend fier, le calice, la parure en diamants. Vous êtes un amoureux transcendé. Avez-vous vu les poupées Russes de Cédric Klapish (içi encore) ? la scène où Xavier enfourche son scooter et se croit sur un noble destrier après être sorti avec le mannequin Russe ? C'était ça. A l'identique, c'était vraiment ce que je ressentais. Juste l'apothéose : Je sortais avec Laurence., j'étais son "mec".

J'ai rendu des types fous de jalousie au lycée. Or, Laurence était d'une nature simple, il fallait juste être un garçon gentil et attentionné et le physique lui importait peu finalement. Mais d'un autre côté, elle était également capricieuse, imprévisible et aussi indomptable qu'une abeille qui passe d'un pistil à un autre. Elle butinait ce qu'il y avait de meilleur puis s'en allait goûter la fleur d'à côté. Elle faisait des expériences. Entre nous cela n'aura donc duré qu'un petit mois, mais quel mois ! Durant cette période où nous étions ensemble, j'ai vécu des instants de grâce. Le regard des autres filles et des autres mecs de ma classe lorsqu'elle venait m'embrasser avant que je rentre en cours par exemple, c'était grandiose, gratifiant ! Une belle revanche sur certains qui me considéraient comme l’outsider de service. Autre moment : un baiser langoureux qui n'en a plus fini, allongés dans l'herbe, au pied du tilleul qui nous gratifiait de sa fraîcheur et de quelques fleurs qui, en tombant, nous effleuraient le visage. Et surtout, surtout, la réaction de Maxime lorsque je la lui ai présentée. Il s'est senti con, jaloux, totalement dépassé par les évènements. C'était la mienne et pas la sienne. J'étais sur un piédestal. Pour la première fois, c'était moi qui tenait le rôle principal et, à mon sens, elle était, à elle seule, plus belle que toutes les filles avec qui il avait pu sortir auparavant. Cela le rendait fou ! J'ai bien vu qu'il ne supportait pas le fait que je sois avec elle : "Laurent avec cette bombe ???" c'était pour lui un anachronisme. Il a ensuite pu dire maintes et maintes méchancetés sur Laurence à propos de son comportement, de son idéologie et de ses manières de faire (et il n'avait pas forcément tort). Mais il n'empêche qu'il n'aurait pas dit non si elle lui avait fait du rentre-dedans. Il était simplement jaloux, et avoir rendu Maxime jaloux était une satisfaction immense, IM-MENSE !!! Nous étions ami, c'est vrai, mais sur ce sujet là, j'avais des comptes à rendre et ce fut chose faite... au centuple ! Je me vengeais de plusieurs années laborieuses de rapports amoureux bafoués et de réflexions désobligeantes de sa part. Le plus drôle restant cette anecdote : Il n'a jamais réussi à sortir avec elle et, pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Il voulait, une fois de plus et certainement inconsciemment, me prouver sa superiorité ou tout au moins se prouver à lui-même qu'il n'y avait pas de raisons qu'il n'y arrive pas lui aussi. Mais concernant Laurence il fit chou blanc. Quelle ironie grinçante !

C'est moi qui ai pleinement vécu l'affection de Laurence et pas lui. Il n'était pas passé avant, il n'est pas passé après, cette aventure m'appartient à moi seul et m'a fait vivre des choses qu'il n'aura jamais connu avec la même fille. C'est tout. Et pourtant qui sait s'il en avait envie !!!

Notre rupture, comme vous devez vous en douter, a été dure pour moi. je me faisais larguer pour la première fois et c'était difficile à encaisser. D'autant plus que je l'aimais vraiment et, surtout, que j'en étais fier ! Mon égo était au maximum. Du coup, je m'y étais accroché d'une façon hallucinante. Autant vous dire qu'il a fallu du temps pour que je m'en remette. J'ai d'abord fait celui qui était insensible et qui prenait ça à la légère mais au fond de moi, j'étais terrassé. Un jour, au cours d'un dîner chez Cathou, j'ai craqué et me suis mis à pleurer toutes les larmes de mon corps devant l'assistance abasourdie car je n'en pouvais plus. Après une longue discussion avec Johann cela allait un petit peu mieux, mais rien qu'un petit peu... j'avais mal ! Je souffrais vraiment, un feu me consumait de l'intérieur, j'étais triste, je me sentais abandonné, le sol s'écroulait sous mes pieds car Laurence ne voulait plus de moi !  Mon amour propre en avait prit un coup.

Mais il y eu d'autres fois. Deux exactement où nous sommes ressorti ensemble. La première fois fut durant l'été de la même année où ma mère avait organisé à la maison une grande fête pour célébrer la vente de son magasin de laine Phildar® qui s'était avéré être un échec cuisant. Pour cette dernière, c'était donc une libération autant physique que psychologique. Tous les commerçants de la galerie marchande d'Auchan® étaient conviés et elle me permit par la même d'inviter mes amis. Laurence était venue. Nous avions dréssé les tentes dans le parc et j'étais aux petits soins pour elle dont j'étais encore follement amoureux. Le soir sous la tente, et pour me remercier de toute la gentillesse dont j'avais fait preuve envers elle, elle m'embrassa à nouveau en me faisant comprendre que cela ne durerait pas. C'était l'histoire d'une nuit. Or, même en sachant cela... Que voulez-vous ? Je la désirais tant ! Avec du recul, c'était tout de même navrant car j'étais, finalement, prêt à piccorer la plus petite miette qui tombait de sa table comme un pauvre ère affamé. Mais enfin, nous nous sommes donc endormis en amants et nous sommes réveillés en amis. Ce fut tendre, ce fut chaleureux, ce fut beau et je ne regrette rien. Plus tard dans la soirée, Johann nous a rejoint sous la tente, dans le compartiment d'à côté. Laurence s'était endormie (tout au moins semblait-il). Là, à travers la fine cloison de toile, je parlais longuement avec mon vieil ami et je lui expliquais mes sentiments pour elle en m'efforçant d'être le plus sincère et le plus exhaustif possible dans mes propos car je savais pertinemment que Laurence entendait tout ; j'en ai toujours eu l'intime conviction. Cependant, je ne serais jamais allé vérifier ou bien la déranger dans cette performance d'acteur, c'était son choix. De mon côté, j'en profitais pour lui déballer tout ce que j'avais sur le cœur et lui fit de multiples déclarations d'amour par interlocuteur interposé. Tout cela restera donc officieux, bien sûr, car comment savoir si elle m'a entendu pour de bon ? Peut-être que je me trompe ? Peut-être dormait elle vraiment ? Johann restera, dans tous les cas, l'eternel témoin de cette étrange scène où il fut impossible de définir les apparences de la réalité, de dénouer la comédie de la vérité et de connaître la réelle portée de mes propos sur Laurence ce soir là. Une fois de plus, elle seule pourrait le dire aujourd'hui mais je m'engage à le savoir un jour...

Tout à coup, il me revient en tête que c'est aussi ce même jour que j'ai rencontré Marie. Marie, l’une de mes conquêtes avec qui je suis sorti trois fois. Ce jour là, cette dernière accompagnait Maxime mais je ne me souviens plus si ils étaient en couple ou simplement des amis. Cela n'a pas d'importance.

Nous en revenons à laurence... la troisième (et dernière) fois où nous sommes ressortis ensemble, se passa aux Salles sur Verdon, dans la maison de ma grand mère, mon pays des Alpes de Haute Provence. Moi-même, Maxime, Marie, Caroline et Laurence étions partis pendant les vacances de la Toussaint dans ce fameux pays du Verdon. Je crois que cela s'est passé pendant mon année de terminale, en 1994. Ma grand-mère (RIP) y avait une maison de vacances. A cette époque, Maxime sortait avec Caroline. Marie, Laurence et moi-même étions célibataires. Bien vite, ma pauvre Marie a du tenir la chandelle car Laurence et moi avons conclu notre histoire durant la semaine. Ce fut l'ultime fois mais la pus belle, la plus torride, la plus importante pour nous. Ce sont des souvenirs vraiment intimes que je couche ici, il faut le dire. Mais cette auto-biographie toute entière est finalement, je viens de m'en rendre compte, mon futur scénario. Sine qua non, le voilà ! Je suis en train de l'écrire. Alors, soit...

Nous nous sommes donc rendus en petit groupe aux Salles/Verdon, et nous étions très excités. C'était l'une des premières fois où nos parents respectifs nous laissaient partir en vacances seuls, juste entre nous. Là bas, sur place, se trouvaient néanmoins mon oncle et ma tante ainsi que mon petit cousin qui passaient, eux aussi, les vacances de la Toussaint dans la maison familiale. Or, ils logeaient au rez-de-chaussée, nous laissant profiter de l'étage et y passer nos congés comme nous l'entendions. A cette époque, Maxime était le seul de nous tous qui avait son permis et nous avions donc cotisé pour louer une voiture, c'était une Clio Be-Bop blanche, je m'en souviens très bien. Une fois arrivés là bas, la vie nous appartenait et ce fut grandiose ! Un sentiment de liberté, de fierté et d'émancipation nous animait tous : nous nous sentions immenses et sûrs de nous, de vrais petits adultes ! Bien sûr, j'étais à ce moment là plus que jamais amoureux de Laurence et ce petit voyage m'ouvrait des perspectives très intéressantes. Après ce qu'il s'était passé chez mes parents en juin, sous la tente, j'espérais ardemment que le scénario se reproduise et que ces paysages magnifiques et toute la poésie qui les accompagne m'y aideraient. Ce fut le cas. Pourtant, la partie n'était pas gagnée d'avance : il s'était passé quelque chose qui m'avait rendu fou de jalousie très très peu de temps avant ce petit voyage. Laurence était sortie avec mon ami Pierre-Marie. L'ydille n'avait duré que trois semaines mais m'avait mis dans tous mes états. Le fait qu'elle se trouve en couple avec lui m'avait tout à fait désemparé. J'en voulais à mon copain et en même temps je savais que ce n'était pas bien. Et puis il s'agissait de Laurence alors je comprenais sans difficulté les sentiments que pouvait ressentir mon vieux pote. Lui aussi, devait être un amoureux transcendé ! J'étais paumé. Quand il eût constaté à quel point j'étais en colère contre lui, ça l'avait vraiment ennuyé, cela l'avait mis dans une position vraiment inconfortable et je le regrette. Malgré tout, il a bien fallu que je m'incline et que je cuve ma rage en silence. Un certain vendredi soir, à la sortie des cours, je me trouvais sur le trottoir qui faisait face aux grilles du lycée, de l'autre côté de la rue. Emmanuel (dont je parlerai plus tard) était à mes côtés et ne comprends pas ce qu'il m'arrive : je scrute Pierre-Marie et Laurence en train de se bécoter et je bous de rage, de colère et de haine. Mon regard les transperce et plus rien n'a d'intérêt sinon cette image nauséabonde qu'il m'est donné de voir. Emmanuel tenta de me détourner de l'insoutenable scène qui s'imposait devant nous mais sans succès ; il était tout à fait désemparé face à mon attitude. Une autre fois, dans les couloirs du lycée, tout en patientant pour rentrer dans ma classe, j'observais secrètement Pierre-Marie qui s'apprêtait lui aussi à rentrer en cours. C'était au travers de l'une des nombreuses fenêtres qui jonchaient les murs des lieux en question. Une fois de plus, j'écume, je brûle intérieurement et la haine m'envahit, elle bouffe littéralement tout mon être. Pierre-Marie me voie et me lance alors un bonjour de la main accompagné d'une expression sur son visage qui exprime la tristesse, le regret et l'incompréhension ; je m'en souviendrai toute ma vie. A ce moment là, Il attendait forcément un retour mais je n'en fît rien car je voulais lui faire du mal. Je me suis donc contenté de continuer à le fixer en m'éfforçant de faire ressortir toute la colère et tout le dédain qui m'animaient alors. Qu'est-ce que je m'en veux aujourd'hui ! Quel connard j'ai été ! C'était mon pote, mon poto super gentil et super marrant que j'aimais tant. Et bien non, pas de pitié ! Il a dû me prendre pour un sacré con. Vivre ce genre de situations pendant trois longues semaines fut très compliqué mais, quoi qu'il en soit, fin octobre, Laurence était à nouveau célibataire et ce petit voyage me donnait des ailes ; c'était une jolie revanche... Putain d'Ego, une fois de plus. Mais, que voulez-vous ? Je considérais qu'elle m'appartenait !

Notre semaine de vacances commence. Les choses se passent bien et je la joue fine. Une après-midi, Marie, Caroline et Maxime sont partis se promener au bords du lac et nous nous sommes retrouvés seuls dans la maison avec Laurence. Un scénario inespéré (quoique légerement prémédité) s'offrait à moi mais je ne voulais pas brûler les étapes. D'un autre côté, le temps m'était compté car je tenais absolument à conclure la chose avant le retour du trio infernal. L'éventualité de leur présence tatillonne à nos côtés durant le douloureux exercice qui consistait pour moi à reconquérir Laurence n'était pas envisageable. Je m'appliquais donc à être parfait, d'une mélancolie romantique à souhait, simple, avenant mais armé d'un comportement qui ne trahisse aucune précipitation que ce soit. A un moment donné, nous nous sommes décidés à attaquer la vaisselle du repas de midi. Une fois la tâche achevée, l'ambiance était feutrée, nous nous sentions bien, détendus. Afin de sublimer cet instant de paix et alors qu'elle était encore en train de s'essuyer les mains, je mets en fond musical These arms of mine de Ottis Redding sur le lecteur CD. Immédiatement, elle me fait remarquer que c'est la même chanson que Patrick swayze met dans le film Dirty Dancing dans la scène où il sort pour la première fois avec Jennifer Grey. Ce n'était pas par hasard, bien sûr, car je savais que ce film était l'un de ses préférés. Apparaît alors sur son visage le regard malicieux que j'aimais tant et elle s'approche alors de moi doucement, tel un chat qui fixe sa proie, sans détourner le regard une seule fois. A cet instant, mon amour pour elle explose dans ma tête, une vague de désir me submèrge et emporte tout sur son passage. Plus rien n'existait, plus rien n'avait d'importance, une nouvelle faille dans le continuum espace-temps... je n'attendais plus que le contact chaleureux de ses lèvres sur les miennes. Là, elle me met en garde : Une fois encore, elle se demande si c'est raisonnable et me fait partager son sentiment. Mais j'en étais à un point où je ne me posais plus de questions quant à notre avenir de couple, la seule chose qui m'importait était le moment présent et ce que nous vivions à l'instante, je me fichait de savoir que j'allais souffrir à nouveau. une fois le pacte scellé en ces termes, nous nous sommes donc embrassés et j'ai vécu mon premier "instant suspendu dans le temps", et justement, du temps nous en avons pris... c'était magnifique !

Lorsque les copains sont rentrés, il me semble bien que nous ne nous sommes pas exhibés tel un couple mais que nous sommes restés discrets. Nous n'avions pas envie de dévoiler cet évenement de façon immédiate et nous nous étions amusé à faire durer les choses. Bien sûr, il y a bien eu un moment où les trois compères s'en sont rendu compte mais, malgré tout, ils ont choisi de rester discrets eux aussi. Je leur en suis reconnaissant car ils ont fait en sorte de ne pas nous déranger. Je pense qu'ils ont surtout fait cela pour moi car ils étaient conscients de l'importance qu'avaient ces quelques jours passés avec mon amour. Même Maxime, habituellement un peu lourd et qui devait en plus ressentir quelques jalousies, s'était tu. Il faut dire qu'étant en couple avec Caroline à ce moment là, il n'avait pas non plus trop interêt à exprimer son ressenti quant à cette situation... Il trouvera néanmoins l'occasion de deverser son venin un peu plus tard et j'en reparlerai.

Un soir, nous avons joué au Monopoly® et Laurence, étant fatiguée, a passé ses tours préférant se coucher sur le banc où nous étions assis, reposant la tête sur mes cuisses. Je mis la main sur son ventre. Quelques minutes après, ma main était passée sous son pull, je remontais doucement. A la fin de la partie, et elle-même me l'ayant pris puis guidée d'autorité, ma main était sur son sein. J'étais comblé. La partie terminée, nous rejoignâmes le dortoir à l'étage en compagnie de Marie car nous y dormions tous les trois. La pauvre dû bien vite quitter la pièce par pudeur ! Nous étions à ce point excités que rester avec nous eût été du voyeurisme ! J'étais encore vierge à l'époque. Laurence ne l'étais plus depuis déjà un certain temps. Me dépuceler avec cette fille que j'aimais tant : quel cadeau ! c'était juste parfait. Or, alors que le température montait, Laurence m'a fait une petite réflexion qui m'a fait perdre tous mes moyens. Elle n'était pourtant pas désobligeante, loin s'en faut ! Le message induit était qu'il fallait que j'assure un maximim et je crois que ça m'a fait peur. J'ai bandé mou et plus moyen de faire repartir la machine... satanée panne, bordel de merde !!! Je me suis insulté intérieurement. Laurence, fort heureusement, avait été super. Ni jugement, ni dédain, ni déception, elle s'est comporté en Reine. Pour se consoler, elle s'est réfugiée dans la cuisine, un sketch ! Putain, qu'est-ce que je m'en voulais !!! A juste titre d'ailleurs car, je ne le savais pas encore, mais cette occasion fut la dernière. Une conclusion plein de promesses, donc, mais bafouée en quelques secondes. Sachant qu'elle aurait été heureuse de m'offrir cette faveur, je me dis en moi-même : "Merde, merde, merde et merde !!!". 22 ans après, j'en ai toujours des regrets . J'aurais tant désiré que cela soit ma première ! Mais la vie en a décidé autrement, que voulez-vous que je vous dise ?

La fin de la semaine pointant le bout du nez, nous préparions les bagages du retour. Laurence était tombée malade durant la semaine. Je ne sais plus quelles étaient les circonstances exactes mais Max en avait bien profité pour me faire comprendre que ma copine le gonflait. Lui qui aurait été le pire des lèche-cul si ce fut sa propre copine qui eut été malade, c'était tout de même le comble. Cette situation avait engendré une histoire de changement d'itinéraire et d'horaire... cela impliquait un détour, je ne sais plus trop le fond de l'histoire. Quoi qu'il en soit, à un moment donné, il s'était avancé vers moi en me disant : "Elle est chiante ta copine", avec un air supérieur et, cela, plusieurs fois d'affilé. Au bout d'un moment, cela devenait carrément désobligeant. C'était comme pour me dire que je faisais que des mauvais choix par rapport aux siens. Qu'elle ne valait rien et que j'étais dans l'erreur. Il adoptera le même comportement avec Emma, dont j'entamerai le sujet un peu plus tard. En vérité, vous l'aurez compris, il était d'une jalousie maladive ! Bref, après cette malheureuse anecdote, je ne me souviens plus de rien concernant Laurence. Je ne sais plus dans quelles circonstances nous nous étions quittés ni revus au lycée, etc, etc... black out complet au détail près de ceci : fin 1995, j'avais organisé l'anniversaire de mes vingt ans chez Philou, un egyptien qui avait ouvert un snack dans la même rue que notre lycée et avec qui j'avais beaucoup sympathisé au cours des précédents mois. En effet, étant parti en cours d'année de terminale en voyage d'étude en Turquie, nous nous étions vraiment liés d'amitié car ce voyage m'avait beaucoup marqué et m'avait vraiment ouvert l'esprit, comme tous les gens de ma classe d'ailleurs. Ce soir là, Laurence était là et je crois que c'est l'ultime fois ou je l'ai vue et passé un peu de temps avec elle. Ce soir là, Pierrot était là lui aussi et nous étions alors deux pauvres fleurs, célibataires,  qui avaient été butinées par la même abeille. Lui et moi, regardions Laurence qui dansait en se dandinant autant qu'elle le pouvait, balançant ses hanches de façon suggestive, bombant son torse et faisant ressortir ses seins fermes et délicats, exprimant ainsi tout son sex-appeal ; elle irradiait. Lui et moi nous sommes alors regardés dans un commun soupir, se plaignant de façon réciproque, nous adressant silencieusement toute notre nostalgie, notre compassion, notre soillicitude et aussi nos regrets. Nous avions, chacun à notre tour, pu profiter de la tendresse de Laurence mais, ce soir là, nous savions que c'était une parenthèse de notre vie qui était bien terminée. L'apparthée nommée Laurence s'arrêtait là. Après cette soirée, je ne l'ai plus jamais revue ; cela fait 22 ans aujourd’hui !

 

laurence          Caro

Laurence                                            Caro

 

Manu          Marie

Manu                                           Marie

(Manu et Marie... c'est très amusant que leur photo se retrouvent, par hasard, côte à côte dans mon récit :
à cette époque ils ne se connaissaient pas encore. Or, quelque temps après, ils allaient devenir amants)

 

... (non achevé, à suivre...)

...MAXIME...

Maxime aimait les contacts et avait beaucoup de relations, surtout chez les filles. Le fait qu'il sortait avec Karine ne gênait en rien ce détail. C'était un coureur de jupons fini et de là lui restaient beaucoup de contacts féminins. Ses antécédents amoureux n'étaient un secret pour personne, surtout pas pour moi puisqu'il me racontait tout. Or, il était jadis sorti avec une fille qui s'appelait Sandrine. Si mes souvenirs sont bons, c'était sa seconde après une certaine Aurore.

 

 

  

7 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 5 - Des parenthèses

Bien sûr, cela ne s'arrête pas là. J'ai vécu d'autres ratés, d'autres loupés, d'autres opportunités. Par forcément en rapport avec le domaine La France mais qui me semblent dignes d'intérêt. J'ai, par exemple, une autre anecdote qui est sympathique et qui en tout cas m'a marqué.

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JUSTINE

J'ai une amie qui faisait ses études en Belgique à cette époque : Cathou. Cela devait être pendant l'été 2001. Elle avait trois de ses copines Belges qui l'avaient rejointe sur Avignon et elle me les présenta. C'était place Pie, l'une d'entre elles se nommait Justine et elle était très, très mignonne. Comme le dirait le chanteur M. Roux, "elle était belle comme une actrice de porno". C'était le même style de fille que Clara Morgane. De fil en aiguille, mon amie me sous-entend que je plais bien à sa copine et que j'ai toutes mes chances. Effectivement, la belle demoiselle me faisait un rentre-dedans non dissimulé et s'amusait, devant moi, à se vanter auprès de ses copines de l'adresse dont elle faisait preuve dans l'art de la fellation. Oui mais voilà, je n'étais plus célibataire à cette époque et je sortais depuis quelques mois avec ma femme actuelle, Alexandra, que je n'ai plus quitté depuis et qui est la mère de mes trois enfants.

(...ALEXANDRA...)

Les débuts de notre relation avec Alex ont été très chaotiques. Je suis tombé amoureux d'elle au tout début de ma première année de BTS alors que j'avais la ferme intention de m'amuser un maximum pendant les trois années qui s'offraient à moi. Dommage ! En effet, je refusais l'évidence et détestait l'idée que j'étais d'ores et déjà pieds et poings liés avec Alex. Donc, je l'ai laissée tomber mais j'ai constaté très rapidement que ne je pouvais me passer d'elle. Cette période fut assez difficile et très sombre car je lui en ai fait baver, je lui ai fait de sales coups alors qu'elle était amoureuse de moi. Nous l'étions réciproquement en réalité mais, me concernant, j'ignorais volontairement l'évidence car je tenais trop à ce rêve d'aventures sexuelles sans fin. Et puis un jour, c'est elle qui m'a tourné le dos. Elle était las, fatiguée, en colère et décida de passer à autre chose. Ce fut compliqué de la reconquérir, et le mot est encore faible. C'est elle qui m'en a fait baver à ce moment là et c'était tout à fait légitime. Par un déploiement de moyens qui pourrait se comparer à la rage du désespoir, j'ai fini par arriver à la convaincre de m'accepter à nouveau, pour le meilleur et pour le pire. Elle me donna ma chance et je n'avais plus droit à l'erreur. Pour ma part, je ne cherchais qu'une chose : la convaincre de la pureté de mes sentiments envers elle. Et ce fut long, très long. Cet été là, en 2001, nous nous étions remis ensemble depuis alors quelques mois. Elle travaillait avec ses parents sur Narbonne plage et l'on ne se voyait que très peu car, de mon côté, je me faisais quelques sous du côté d'Avignon.

...

Voilà pour la petite aparté "Alex & moi". Alors Justine, et bien oui, elle n'attendait que ça mais malheureusement elle n'avait pas porté son dévolu sur le bon bonhomme. Je pense que j'ai beaucoup de défauts mais de ce qui est de l'infidélité, cela en est un qui n'existe pas chez moi. Pourtant, c'était une bombe, elle avait faim, c'était une relation sans lendemain, un plan cul dont Alex n'aurait jamais rien su. De plus, on en était au tout début de notre relation et cela aurait pu être l'ultime et dernière aventure que j'aurais pu vivre sans qu'elle n'en sache rien... et bien non, comment peut-on se regarder dans la glace après avoir bafoué de façon volontaire tant de confiance, tant d'amour ? Tromper l'autre ? Je ne supporte pas cette idée.

Voilà pour l'épisode Justine. Alex n'en a jamais rien su mais elle l'apprendra très bientôt en lisant ces lignes. Pourquoi je ne lui en ai pas parlé avant, même s'il ne s'est strictement rien passé ? Parce que à l'époque, elle ne m'aurait pas cru. C'est aussi simple que cela.

 

alex          Cathou

                                                                              Ma femme, Alexandra                                 Cathou

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VERONIQUE

Pendant mon service militaire, je me suis fait larguer par Nelly. Mon plus grand chagrin d'amour avec Laurence. J'aurais beaucoup de choses à raconter sur Nelly mais passons. J'étais en permission lors d'un grand week-end de mai. Olivier avait organisé dans la maison de ses parents, à Apt, une grosse fiesta dont je garde d'excellents souvenirs. J'étais inconsolable mais je dois reconnaître que cette fête m'avait redonné du baume au cœur. Parmi les invités, je constate avec plaisir la venue de Cécile.

(CECILE)

Elle était la petite sœur d'Emmanuel (dont j'ai parlé quelques chapitres avant celui-ci). Elle était également une collègue de classe de seconde, mais ce n'est pas tout. Après le baccalauréat, j'entamais la période de ma vie à Saint Remy de Provence ou j'ai flirté avec ce monde du pognon et ou j'ai côtoyé Antoine (Chapitres précédents). A cette époque, Emmanuel n'habitait pas très loin et nous passions énormément de temps ensemble. J'étais souvent invité à manger chez lui, avec ses parents et ses trois petites sœurs. Ormis le boulot que je faisais et qui me bouffait de l'intérieur, je dois dire que ce fut une étape de ma vie luxuriante. A force d'invitations, de soirées, de repas chez les uns et chez les autres, les liens entre moi et Cécile n'ont cessés de se renforcer. Puis, je suis sorti avec elle au cours d'une escapade improvisée que nous avions fait tous les deux dans les gorges du Verdon, dans la demeure familiale. Plus tard, au cours de cette même liaison, Cécile m'a dépucelé. Ce n'est pas rien ! Qui ne se souviens pas de sa première fois et de la personne avec qui cela s'est passé ? Me concernant, je lui en suis très reconnaissant car j'en garde un excellent souvenir. Pour cette raison et beaucoup d'autres, elle occupera toujours une place de choix dans mon cœur.

 

Emma2         Cécile

Emmanuel & sa sœur, Cécile

 

Nous en revenons donc à Véronique car elle accompagnait ce soir là ma Cécile. Véro était une ancienne collègue de classe de première. Elle était un petit bout de femme blonde au corps fin et très athlétique, bourrée de charme, au visage avenant malgré un nez un peu proéminent. Après le baccalauréat, je l'avais revue à Aix car nous nous trouvions dans la même faculté. J'étais très étonné de la voir car je ne savais pas toutes les deux étaient si bonnes copines. De plus, elle connaissait très bien une certaine Angélique qui n'était autre que la copine de David, tous les deux présents ce soir là. Je l'ignorais jusqu'alors. La soirée allait bon train et l'alcool me donnait des ailes ! -  La des-inhibition... Le fait d'être alcoolisé m'a toujours ouvert des portes envers les filles dont je ne soupçonnait pas l'existence - mon charme opère, je le vois bien. Alors que je suis prêt à la cueillir, David nous propose de monter en petit comité sur les hauteurs d'Apt afin d'en admirer la vue. J'accepte et monte dans la voiture, nous démarrons et partons en quête de l'endroit rêvé pour conclure. Une fois arrivés en haut, on s'installe tous sur les rochers et admirons la vue que nous offre cet emplacement privilégié. Bien qu'il faisait nuit, il faut reconnaître que c'était simplement magnifique. Nous discutons tranquillement et les peaux commencent à se frôler prétextant la froidure de l'air ambiant.  David avait emmené du "carburant" et il sortit quelques bouteilles de bières et d'alcools plus forts. Le fait est que quand je m'alcoolisais, je ne pouvais plus m'arrêter, et là, vous devinez la suite... Me sentant très mal tout à coup, je m'excusais auprès de Véro et rejoignais la voiture en titubant. J'y suis resté un bon bout de temps et je n'avais pas encore vomi. C'était sans compter le chemin de retour et les virages qui l'accompagnaient. Poliment, j'ai demandé à David de s'arrêter et j'ai vomi mes tripes. Une fois arrivé en bas, je ne me souviens même plus si j'ai dit au revoir à Véro et puis rideau. Trou noir jusqu'au lendemain ou j'ai traîné une gueule de bois de tous les diables pendant la journée entière. Quel dommage ! Oh, on m'a bien fait espérer que tout n'était pas perdu et que, malgré cette épisode douloureux, j'avais mes chances avec Véro mais il se trouve que je ne l'ai plus jamais revue. Fin.

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L'INCONNUE

Oui, je ne me souviens plus de son petit nom. C'était une fille que j'avais rencontré à Aix, lors de la première semaine de cours à la faculté. Je m'étais inscrit en histoire de l'art et j'avais un studio sur place. Au commencement, Emmanuel et moi avions décidé de faire nos études ensemble car nous étions férus de cette discipline et comptions bien exercer notre future profession dans ce domaine. Malheureusement, Emmanuel qui avait des relations sur la faculté de Lyon, avait réussi à se faire pistonner dans cette autre académie mais n'avait pas réussi à obtenir mon passeport. Nous nous sommes donc séparés pour un temps (car c'était avant la période Saint Remy de Provence) et j'ai du me rabattre sur Aix. Je crois bien que cela s'est passé, non pas le premier jour, mais la première semaine car ma mère était venue me chercher pour me raccompagner chez moi après les cours. C'était peut-être le vendredi ? Bref, dans l'amphithéâtre, pendant un cours magistral déprimant au possible, je fais connaissance d'une petite brune très charmante. Nous échangeons furtivement puis après le cours, nous décidons de nous poser au bar le plus proche, de l'autre côté de la rue. Elle m'apprend qu'elle vit en corse ! De ce fait, beaucoup de liens se sont noués et de façon très rapide. Honnêtement, il y a des situations où vous sentez que le courant passe de façon indéniable, il y a ce feeling, cet engouement indescriptible qui vous fait comprendre que, oui, "cette fille me plaît et je sais que je lui plaît". La discussion était tout à fait charmante, nous rigolions, nous nous découvrions, on se réjouissait de voir que nous avions tant de points communs, nous nous plaisions mutuellement. Elle était seule à Aix et ne connaissait absolument personne, tout comme moi. Un rendez-vous de plus, un seul, et nous sortions ensemble sans aucun doute.

Et puis j'ai du l'abandonner car ma mère est arrivée. Nous nous sommes dit : "salut, on se voit lundi ?!". Et je ne l'ai plus jamais revue... vous voyez ? Ces épisodes d'une vie, ces petits moment auxquels on ne fait pas forcément attention sur le coup, cette phrase, cet instant, il fait parti de mes fameux "instants suspendus dans le temps"... Où est-elle ? Que fait-elle aujourd'hui ? Pense t-elle aussi, de temps en temps, à ce moment de grâce que nous avons partagé ? Je ne le saurai jamais. En ces instants où j'écris ces lignes, je la ressens cette boule de nostalgie qui descend puis qui me réchauffe le cœur. Cet instant restera éternel et il n'appartient qu'à moi seul.

Ce qu'il s'est passé c'est que la rentrée 1995 a été très mouvementée en France. Surtout dans les facultés. Le lundi, il n'y avait pas de cours. Un mouvement protestataire s'est soulevé et a été accompagnée par de multiples manifestations, je ne sais plus de quoi il s'agissait exactement et qui était concerné des enseignants ou des étudiants. Mais cela a duré plus de cinq semaines. Déjà fragile et plus ou moins réticent concernant la faculté, je me suis lassé et j'ai décidé d'abandonner mes études en histoire de l'art. Je n'y suis plus retourné et nous avons vidé le studio aussi rapidement. Mes études en faculté à Aix ont duré 1 semaine. Du coup, ma magnifique rencontre est partie en fumée car nous ne nous étions laissé ni numéro de téléphone ni adresse. Il n'en faut pas plus.

5 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 4 - L'Irlandaise & la Suédoise

Sacrée histoire que celle-là également.

Nous étions, comme souvent désœuvrés, en train d'arpenter tous les bars et pubs d'Avignon avec mon pote David. C'était à peu près la même période que l'épisode Julie & Flora. Nous avions fait connaissance avec deux filles qui étaient en voyage, de passage à Avignon. l'une était Irlandaise et la seconde Suédoise. Je ne me souviens plus de leurs prénoms. L'Irlandaise était brune, très ordinaire. La Suédoise était blonde et nettement plus jolie, de constitution généreuse et très avenante. Nous avons discuté un bon moment et je m'efforçais de faire de mon mieux pour tenir le rôle d'interprète entre elles et David qui ne sentais pas très à l'aise avec la langue Anglo-Saxonne. Cela paraît incroyable mais quelques bières ont suffi pour les convaincre de nous suivre chez moi. Mes parents étaient en vacances en Corse à ce moment là et j'en profitais. Ce filles ne nous connaissaient pas et n'avaient discutté avec nous que quelques heures, pourtant, elles nous suivaient, confiantes et à la merci de n'importe quel guet-apens qu'on aurait pu organiser si nos intentions euent été mauvaises. Bien sûr, ce n'était pas le cas. Mais qu'en savaient elles ?

Nous arrivons chez moi et David propose d'aller prendre un bain de minuit dans le bassin. Il faisait nuit noire. Là encore, insouciantes, elles nous suivent jusqu'à la piscine qui se trouve au moins à une centaine de mètres de la maison, à l'orée du bois. Il est incroyable de réaliser que ces deux filles nous aient suivis sans se poser de questions. Nous n'en avions pas conscience à l'époque, mais je me rends compte à quel point leur comportement aurait pu leur être fatal. Il va de soi qu'en notre compagnie c'était en tout bien tout honneur car nous cherchions avant tout de la compagnie et étions de gentils garçons. Mais quelle insouciance tout de même ! Arrivés sur les lieux, Nous nous sommes donc baignés et avons bu de la bière. La blonde nous a accompagnés dans l'eau et s'est baignée nue, nous laissant entrevoir ses formes gourmandes dans la blafarde clarté d'un timide clair de lune. Puis nous avons dormi à la maison, les filles dans ma chambre et moi et David dans celle d'à côté. A cet instant, nous nous amusions avec David à nous disputer la répartition des demoiselles entre nous deux. Aucun de nous ne désirait l'Irlandaise qui, ceci dit, était bien foutue mais n'avait vraiment pas un visage avenant. On en plaisantait et faisions nos pronostics sur la seconde.

Au petit matin, nous leur préparions un petit déjeuner digne de ce nom. Sur la terrasse, avec vue sur le palais des Papes, tout était prêt pour charmer ces demoiselles, surtout la Suédoise. Elle était vraiment... appétissante, tout comme l'était notre petit déjeuner. On a pris notre temps et elles étaient vraiment charmées par ces deux garçons tellement attentionnés envers elles et qui ne semblaient pas avoir d'arrière pensées. C'était agréable car nous discutions beaucoup, chacun parlait de son pays, de la bouffe, du prix des clopes, du système pédagogique, de sa famille etc, etc... puis, je crois bien qu'à un moment donné David a du raccompagner l'Irlandaise sur Avignon. Pour quelles raisons ? Je ne m'en rappelle plus. Mais le fait est que je me suis retrouvé seul avec sa copine à la maison. Nous sommes allé nous baigner à nouveau, cela devait être en fin de matinée. Nous traversons la cour pour nous rendre jusqu'au bassin et ma belle Suédoise avance en sautillant de façon nonchalante et insouciante, vêtue très chichement (je ne me souviens plus comment exactement) et par dessus tout cela, une espèce de voile en flanelle de couleur orangée laissait tout entrevoir. Je la suivais. Mon frangin François l'a croisée dans la cour et là, mes amis, je peux vous affirmer que je me souviens de sa tête et du regard qu'il m'a lancé. Cela voulait dire : "C'est à toi ça ??? Ben mon salop, tu t'emmerdes pas !!!". Après de brèves présentations, elle continuait son chemin comme si de rien n'était.

Honnêtement, il y a beaucoup de détails qui m'échappent aujourd'hui. C'est un peu nébuleux car il y a eu cet instant réel mais également des rêves que j'ai fait par la suite qui se mêlent à tout cela. Du coup, c'est assez confus et j'ai du mal à dissocier ce qui a été vrai de ce qui ne l'a pas été. Or, dans les grandes lignes, les Suédois entretiennent un rapport très particulier avec la nudité par rapport à nous les Français. Et cette fille, et bien... je l'ai vue se dépoiler devant moi, sur ma propre estrade et plonger dans la piscine !!! Et elle était belle ! Une fois dans l'eau, elle tournait autour de moi en faisait ses brasses, comme si de rien n'était. Elle m'enlaçait le cou, puis se laissait tracter alors que je nageais à mon tour. Elle repartait, puis revenait. Tout à coup, à quelques mètres devant moi, elle plonge - tout en me laissant entrevoir son cul - puis décide de réapparaître à seulement quelques centimètres de ma personne. Là, je sens ses seins contre ma poitrine, puis elle repart à nouveau... elle était comme un dauphin qui joue. Et à ce moment là je suis censé faire quoi ? L'excitation monte... en attendant de trouver une réponse, j'enfilais mon masque de plongée et allais voir ce qu'il se passait en dessous. Ce fut pire ! La vue était plus que jolie, excitante, érotique même ! La brasse y était sûrement pour quelque chose et me laisser imaginer des scénarios pornographiques. La "baiser" était le seul truc qui me passait par la tête à ce moment là. Pas lui faire l'amour, non, la "baiser" ! Là, contre la paroi de la piscine ou sur l'estrade, tel un animal en rut !... or, de retour d'Avignon, il me semble bien que c'est à ce moment là que David nous a rejoint, qu'il en a bien profité pour se rincer l'œil à son tour puis que la pression est un peu redescendue. Il n'empêche que nous étions dans tous nos états !!! Non, mais, sans blague... On avait entre 22 et 25 ans bon Dieu ! Le diable entre les cuisses et de l'énergie à revendre... Mais on a laissé cet incroyable moment se passer, s'évanouir puis finalement mourir, et c'était le mieux...

Je pense qu'on a bien fait de passer la main. Je vous explique pourquoi...

Retour dans l'appartement de Steve qui a voulu héberger les deux jeunes filles. Évidemment, la Suédoise lui avait tapé dans l'œil et notre Don Juan était prêt à mener l'attaque de front avec de la cavalerie lourde !!! Je ne me souviens plus vraiment des circonstances exactes car je ne m'y trouvais pas, ou peut être que si... franchement je ne me souviens plus. En réalité, je ne sais plus si ce sont des évènements que l'on m'a rapportés ou si je les ai réellement vécus. Mais ce n'est pas très important... ce qui est sûr c'est que Steve, s'étant montré un peu trop cavalier avec la demoiselle blonde, les a vu partir de l'appartement en claquant la porte de façon véhémente en le traitant de tous les noms. Elles étaient outrées !!! Moi, je dis que si la Suédoise a eu l'idée de se coucher à poil avec Steve en s'imaginant qu'il se montrerait aussi gentil que nous, c'est sûr, elle a du avoir une grosse surprise !!!

Voilà, fin de l'histoire. En gros, je crois qu'il y avait un gros décalage au niveau des mœurs entre cette fille et nous autres. Or j'estime qu'on ne s'exhibe pas comme ça sans s'attendre à une réaction tout de même ! C'est impossible d'être aussi belle et candide à la fois. Bref, je préfère que ce soit Steve qui en ai fait les frais plutôt que nous.

Or qui sait ? Peut-être aussi que, ce jour là chez moi, elle avait vraiment envie que je la baise, allez savoir ?

4 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 3 - Julie & Flora

Avant de parler des expériences qui ont été couronnées de succès, il y a celles qui n'ont pas abouties... et pour cause, j'avais tout ce dont je pouvais rêver autour de moi qui pouvait faire que la chose soit réalisable.

...JULIE...

Julie était un bout de fille tout à fait adorable. C'était la copine de Flora qui n'était pas mal non plus mais un peu plus mûre car un peu plus âgée. Julie était l'incarnation de la fraîche jouvencelle, timide et aguichante à la fois. Elles avaient débarqué à Avignon pendant le festival. Si mes souvenirs sont bons, c'était deux Toulousaines. Elles étaient en vacances et avaient décidé de partir à l'aventure en Provence, dans la cité Papale, sans se soucier du "où", du "comment" et du "quand". Olivier était barman cet été là et elles s'étaient arrêté dans le bar où il travaillait pour boire un coup. Mon Olivier, égal à lui même, avait commencé à entamer la conversation avec ces deux charmantes jeunes filles non accompagnées. De fil en aiguille, il avait fini par se renseigner sur le "comment"et, surtout, le "où". On en vient alors sur ce que je vous expliquais dans le précédent chapitre : qui a t-il appelé pour demander l'hospitalité pour ces deux voyageuses ? Et bien moi, car il était sans doute tout content de leur faire découvrir la maison de son pote. A ce moment là, j'étais à l'armée et je devais donc être en permission ce week end là ; il est même possible que j'eusse droit à une petite semaine de repos. Dans tous les cas, ce fut une parenthèse de ma vie assez extraordinaire ! Un autre ami à moi, David, dont j'aurai l'occasion de parler à maintes reprises, vint très vite se joindre au joyeux quatuor.

 

david        olivier

David & Olivier

 

Nous étions, Olivier, David et moi-même assez attirés par ces deux filles, il faut le dire. Julie et Flora étaient tout à fait charmantes. Mais nous étions de parfaits gentlemen et ne faisions, en aucun cas, preuve d'indélicatesses ou de quoi que ce soit qui aurait pu les mettre mal à l'aise car nous savions nous tenir. Elles ont dormi à la maison quelques nuits. Il m'est très difficile de me remémorer tous les détails et anecdotes de façon précise mais il y a, néanmoins, une chose dont je me souviens parfaitement : ce sont les supers petits déjeuners que nous préparait Flora ! Durant cette période, David et Olivier aussi couchaient à la maison. Or, cette fille se sentait comme chez elle et elle adorait nous préparer des petits plats. Durant cette période, nous avons un peu vécu comme en communauté : la journée, chacun faisait ce qu'il avait envie de faire, les personnes allaient et venaient au fil des heures. Certains se rendaient à Avignon pour voir un spectacle ou se ballader tandis que d'autres préféraient lézarder au bord de la piscine. Certains autres copains ou copines venaient se greffer à notre groupe en apportant leur modeste contribution, bref, les allers et venues n'en finissaient pas. Ce scénario se répetait indéfiniement jusqu'à ce que, enfin, nous nous retrouvions devant un bon dîner, le soir, rassemblés sur la terasse et contemplant le palais des papes à l'horizon. Lorsque j'y repense, cette situation  était quand même tout à fait surréaliste : elles étaient des filles sorties de nulle part et ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujours. De là, les dragueurs que nous étions à cette période de notre vie s'étaient transformés en agneaux ; on ne voulait rien gâcher et si quelque chose devait arriver et bien ainsi soit-il ! Mais nous n'aurions rien provoqué de façon volontaire. Me concernant, je réalisais bien à quel point ces moments étaient agréables mais je n'avais pas du tout conscience de l'importance qu'il pouvaient avoir ni avec quelle force ils laisseraient bientôt des traces sur les récifs de ma mémoire ; c'était des instants magiques, de l'or en barre.

Je me suis retrouvé au lit avec ces deux filles. C'était chez Steve. Steve était un ex petit ami de Marie qui elle même était une ex petite amie à moi, et nous avions plus ou moins sympathisé avec ce garçon. Il avait un appartement en plein centre-ville et les a également hébergé pendant un temps. Mais Steve ce n'était pas nous, c'était le dragueur par excellence et adepte du rentre-dedans sans fioritures. Cette attitude les a un petit peu gonflées et, la veille de mon départ pour l'arsenal de Toulon, elles ont sans doute voulu donner une leçon au Play-Boy de pacotille. Ce soir là, je dormais chez Steve, nous étions dimanche et je devais partir le lendemain matin pour être à mon poste de bonne heure, à Toulon. Je ne crois pas les avoir revues depuis, c'était les derniers instants que nous passions ensemble, mais quels instants !!! Elles avaient tout bonnement fait comprendre à Steve qu'il pouvait retourner dans sa chambre car elles désiraient rester avec moi, dans le lit canapé. Je pense qu'il doit encore s'en souvenir car, comme le dirait Dieudonné : quelle sacrée quenelle !

Elles étaient en robe de nuit et petite culotte, toutes les deux. Je portais un bas de jogging. Immobile au milieu du lit, j'en tenais une dans chaque bras. Elles me caressaient le torse. J'avais les boucles argentées de Julie qui me caressaient la joue et les cheveux noirs de Flora contre ma tempe. Elles parlaient de chaleur humaine et de combien il était agréable de passer un tel moment avec un garçon sans avoir d'arrières pensées. Personnellement, et j'en suis désolé pour elles, j'en avais beaucoup d'arrières pensées à ce moment là ! J'aurais voulu leur faire l'amour à toutes les deux... bon sang ! En étaient elles au moins conscientes ??? Bien que ce fut très frustrant, je suis resté, je pense, le gentleman qu'elles avaient connu et qu'elles avaient aimé. Dans la nuit, et ce fut le summum, une chaleur inconnue fit sauter la nuisette de Flora et, seins nus, elle se blottit contre moi. Le matin, lorsque j'ai du partir pour Toulon, je les ai laissées là, encore toutes endormies, belles comme le jour, Flora ayant un sein qui dépassait des draps, Julie et ses boucles enchanteresses éparpillées sur l'oreiller tel un témoignage d'amour. Que ce fut dur. Mon Dieu, oui, que ce fut dur de les laisser ainsi. J'aurais tant souhaité avoir le cran de les aimer davantage, et qu'elles le comprennent... Une sacrée anecdote n'est-ce pas ??? Et je suis parti. Ai-je été stupide de ne pas aller plus loin ? N'attendaient elles que ça ? Ai-je mieux fait de rester stoïque ? Ont-elles été déçues ou bien satisfaites de mon comportement ? Elles seules pourraient le dire aujourd'hui, et j'aimerais tant le savoir. Mais en mon âme et conscience, je crois qu'elle n'en attendaient pas plus de moi et que j'ai été parfait.

Quelques jours avant cela, avec Julie, j'avais vécu un instant très agréable et je me demande si je n'ai pas été simplement stupide. Pour le coup, la réponse me semble évidente : J'ai loupé le coche !!! Nous étions tranquilles, dans le parc, on se baladait en parlant de tout et de n'importe quoi. Et puis je l'ai portée sur mon dos et nous avons continué à avancer. Julie était blottit contre moi et je sentais ses seins fermes écrasés sur mon dos. Elle m'embrassait dans le cou et nous ne disions plus rien. L'odeur de sa peau se mêlait délicatement à celle de l'été et le soleil me renvoyait les reflets de ses cheveux blonds au coin des yeux. c'est ce que je nomme "l'instant suspendu dans le temps". Mais comme le plus candide des garçons, j'ai continué à marcher alors qu'il aurait suffit que je la dépose et que je l'embrasse. Pour le coup, je sais qu'elle n'attendait que ça. Elle me plaisait vraiment cette fille vous savez ? Alors, pourquoi ? Pourquoi je n'ai rien fait alors que j'avais déjà pu être si entreprenant avec certaines autres filles avant elle ? Je crois que je sais. J'ai inconsciemment voulu garder ce moment d'intimité propre et sans tâches. Une faille dans l'espace temps, dont j'ai voulu conserver la quintessence intacte, vierge, afin que l'instant suspendu se transforme et devienne eternel... elle était si belle, si fragile, si fraîche. Nous en avions envie tous les deux et il ne s'est rien passé. Mes raisons, même inconscientes à l'époque, restent légitimes, alors soit ! C'est bien comme ça mais je ne peux m'empêcher de ressentir des regrets. J'aurais pu l'embrasser car nous en avions envie tous les deux. Mais après tout, elle aussi aurait pu le faire. Alors sans doute était elle animée par les mêmes sentiments que moi ? Ou peut-être simplement trop timide ? Nous ne saurons jamais. Mais cette parenthèse me fait étrangement penser à un extrait du film de C. Klapish, les poupées Russes. Xavier (Romain Duris) se fait rejoindre à Paris par Neus, une Espagnole dont il a fait connaissance à Barcelone quelques années auparavant. Il lui fait visiter Paris puis, à un certain moment, alors qu'ils se trouvent côte à côte en attendant de traverser, leurs doigts se frôlent, se caressent. Alors, ils comprennent de façon réciproque et sans se dire un seul mot qu'ils éprouvent du désir l'un pour l'autre. Le narrateur explique à quel point ces moments là, qui ne durent pourtant que quelques secondes dans toute une vie, sont forts et avec quelle puissance ils s'ancrent dans votre mémoire. On souhaitent qu'ils durent éternellement. Je me reconnaît dans cette situation. Je crois que c'est ça que j'ai vécu.

Dernier détail amusant : "Julie" était le prénom que, plus jeune, j'avais donné à ma petite amie imaginaire. Lorsque, pour ne pas perdre la face devant les copains, j'évoquais le sujet de la copine ou de la dernière liaison sexuelle que j'avais eu, c'était "Julie". j'étais au collège. Alors M. Le psy ? Ai-je fait, des années plus tard, une projection inconsciente de ma Julie imaginaire sur la vraie Julie ??? Il me semble tout à propos que vous disiez "oui".

3 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 2 - Des conquêtes.

Je suis sorti avec quelques unes de mes conquêtes au sein même de ce domaine. De mémoire, il y a eu Sandrine, Marie, Emilie, Capucine et Emma. Parfois, il m'est également arrivé d'y ressortir avec des ex-petites amies comme Caroline, Servane, Delphine ou Laurence... La première fois ne s'était pas forcément passé chez moi mais les fois d'après, oui... Aaah ! Les petites amies de l'adolescence et de la post-adolescence, tout un roman ! Aussi, si vous désirez passer à autre chose que ces histoires dégoulinantes de nostalgie, je ne saurai trop vous conseiller de sauter quelques chapitres car je pense qu'il y en a pour une bonne centaine de pages. Lorsque j'y pense, une boule me descend le long de la gorge et s'étend ensuite dans mon ventre et dans mon cœur, me le chauffe, et mon esprit s'évade puis revit avec mélancolie certains de ces instants si parfaits. Bien qu'ils soient passés, qu'ils n'existent plus et qu'ils n'existeront jamais plus sinon dans mon esprit, je ressens cette envie irrépressible de les coucher sur le papier. Afin qu'ils deviennent éternels, afin qu'ils entrent dans ma postérité personnelle, à jamais.

Qu'en pensera ma femme lorsqu'elle lira ces lignes ???

En honnête homme, je vous le dis, elle est suffisamment intelligente pour comprendre ma démarche et elle la respecte. Personnellement, je respecte aussi bien son passé et toutes les expériences qu'elle a vécu. Ceci dit, il se trouve que je suis un enfant de cœur à côté d'elle car elle est sorti avec un nombre de garçons qu'il est indécent de citer ici... mais notre passé reste notre bagage propre et n'appartient qu'à nous seul. A mon sens, il n'y a nulle honte a avouer que l'on a été amoureux de quelqu''un avant de rencontrer l'âme sœur, nulle honte à dire que certains instants ont marqué notre être à tout jamais, nulle honte à se sentir nostalgique lorsque l'on repense à certaines liaisons que l'on a pu avoir, à un premier baiser, à une parole ou une situation quelle qu'elle soit ; c'est juste l'instant qui nous tient à cœur... et mon Alex le comprend et nous acceptons donc notre passif respectif de façon réciproque. Ce n'est pas donné à tout le monde : J'ai déjà connu une fille qui a exigé de son copain qu'il brûle les photos de ce qui s'était passé avant elle. Mais attention, je dis bien "toutes" les photos, c'est à dire que cela englobait non seulement tous les clichés où il apparaîssait en compagnie de celle avec qui il avait pu être en couple, mais aussi, et de manière plus radicale, toutes les autres photos, même si l'ex en question n'y apparaîssait pas... et bien il l'a fait, bon dieu, il l'a fait !!! Et les souvenirs dans tout ça ? Il y avait plein de photos super sympas où nous étions tous présents ; la bande de copains. Après tout il ne la connaissait pas encore à ce moment là. Pourquoi se sentir obligé de renier une partie toute entière de son propre vécu ? Tout ce discret témoignage qui est imprimé et qui représente ce qu'a été sa vie à un moment donné ? Le détruire et ne se contenter que de ses souvenirs après ça ??? Je ne comprends pas. Je ne comprends pas mais je m'efforce de ne pas le juger. Sans doute avait-il ses raisons et sa copine, la connaissant, devait être armée d'arguments très convaincants. Peut-être, plus simplement, qu'il est un peu con ?

En tout cas, moi, je n'en suis pas là et j'étale ce que furent certaines de mes aventures amoureuses avec la bénédiction de ma femme !!! Donc...

 

 

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TheWordsofLarry
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