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TheWordsofLarry
8 août 2015

UNE HISTOIRE A RACONTER - 6 - Un journal d'il y a vingt ans...

... CHAPITRE A POURSUIVRE...

 

J'avais, il y a quelques années de cela, écrit mes premières expériences amoureuses. Heureusement, car en les relisant je me rends compte que je ne me souviendrais pas du quart d'entre elles si je devais retracer ce même parcours aujourd'hui. Quoi de plus normal que de vous faire part de ce récit que je m'étais amusé à coucher sur le papier il y a de cela vingt ans ? Je prendrai soin de ne changer aucune phrase. Je vous le retranscris, dans son plus simple appareil. Aussi, vous pardonnerez le style qui s'avère parfois un peu gauche voire carrément maladroit. Mais, en contre partie, vous serez gratifiés d'un récit d'ado aux accents authentiques et familiers. Je me permettrai juste de vous faire grâce des fautes d'orthographes que je corrigerai au mieux car certaines d’entre elles pourraient vous écorcher les yeux.

Aussi, me permettrais-je d'intervenir, de ci-de-là, au gré du récit, afin d'exprimer mes ressentis actuels et faire apparaître ces mêmes « exploits » sous un œil plus averti, plus mûr, plus sage... plus honnête surtout.

J'en profiterai également pour m'étendre un peu sur certains épisodes que je décris car, bien sûr, beaucoup de choses se sont passées après que j'ai arrêté d'écrire ce récit. Elles feront figure d'épilogue (Tout ceci en italique dans le texte).

 

PREMIERE PERIODE : L'innocence, les tentatives, les échecs.

 

"Dix neuf ans dans dix jours et déjà tant de choses à raconter... Des choses adorables, celles d'un adolescent. Parfois elles sont graves, parfois moins importantes. Des histoires de "jeune". C'est de la tendresse, des sentiments, de l'amour, de la jalousie. Ce genre de choses qui entament la vie d'un homme, celui que je vais devenir, du moins je l'espère, car il faut bien grandir un jour...

J'ai enduré dix sept hivers avant de faire ce que la majorité de mes copains avaient déjà fait. J'étais bien bête à l'époque car cela me paraissait être un handicap. Mon conformisme (nous dirons içi : la honte que j'avais de moi-même) y était pour quelque chose. C'est vrai qu'à cet âge là, l'idée de ressembler à tout le monde sauf à moi m'obsédait l'esprit.

Ma présence à Saint Michel (mon collège) se déroula sans histoires, pourtant j'y suis resté treize années de ma vie. Sans histoires ou presque puisque j'y ai rencontré deux de mes meilleurs amis actuels qui sont Maxime et Johann. Et pour cause, je les ai rencontrés au cours de ma deuxième classe de troisième, donc, la dernière année que je passais là-bas. D'ailleurs, si je n'avais pas redoublé, vous ne seriez pas en train de lire ce livre : en effet, ils sont fortement liés à tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant et réciproquement. (Disons plutôt que le récit ne serait pas le même. Il existerait néanmoins.)

A quinze ans, je rentrais au lycée Louis Pasteur et, là, les histoires de cœur commencèrent.

 DAMIEN / GERAUD / SERVANE / KARINE   

Le premier avec qui je sympathisa fut un certain Damien. Il était très amusant, savait dessiner et nous faisions ensemble du Provençal. Au milieu de cette ambiance de "mort" qu'inspirait la classe il y avait nous deux. Nous nous foutions de tout le monde car tout le monde se foutait de nous. Or, la bête apparut sans que nous la remarquions. La bête qui nous observait, qui nous critiquait et qui nous méprisait : Le délégué de la classe des E3, alias Géraud, celui qui allait devenir également l'un de mes meilleurs copains actuels.

... GERAUD...

Géraud est unique dans son genre. Un brun à lunettes, l'air intello, doté d'un accent pointu (Titi Parisien) et qui m'impressionnait beaucoup. Au début de l'année, il eut beaucoup d'affinités avec Karine et je me disais : " encore un qui va faire ce que je n'ai pas encore fait, sortir avec une fille." Mais cela ne se fît pas et Géraud resta tout seul. Après cet échec, il devint de plus en plus amical à mon égard (il faut dire qu'avant cela il ne cessait de me persécuter, de m'insulter et il y eu de nombreux accrochages entre nous deux. Mais il me faisait vraiment peur). Bref, ce fut désormais entre nous deux que les affinités se renforcèrent de jours en jours et celam'enchantait. A la fin de l'année, nous étions finalement liés et étions devenus de véritables copains (de "vrais amis"). C'est bizarre la vie, non ? Damien était toujours avec moi et du coup est devenu le copain de ce même brun à lunettes, un peu plus âgé que nous et qui aimait les "femmes". D'ailleurs, cela était peut-être du au fait qu'il en était constamment entouré ? Même chez lui, sa mère (RIP) et sa sœur.

... SERVANE...

Je n'ai jamais eu de chance dans mes relations féminines, à part deux ou trois exceptions. Je ne cesserai jamais de le dire et je ne le dirai jamais assez : " servane, voilà une personne ambiguë dont, je crois, je ne tirerai jamais rien !". D'ailleurs, cela ne m'intéresse plus du tout. En ce qui la concerne, je crois que j'ai mûri. Elle est un reflet dans mon esprit. oui, elle n'est plus qu'un simple reflet.

(Oulah ! Oulah ! Oulaaah ! Stop... Servane, avec qui j'entretiens toujours des rapports amicaux, était surtout beaucoup plus mûre que moi à l'époque et je ne le comprenais pas. En écrivant cela, je me voilais la face car elle m'avait bel et bien retourné la tête ! Servane a trois jours de plus que moi, aujourd'hui, nous ne nous voyons plus mais ne manquons pas de nous souhaiter mutuellement un bon anniversaire, et ce, depuis de nombreuses années. Servane est mon amour pathétique, mon amour ex-communié, inavoué, perdu mais toujours présent... tapis quelque part au fin fond de mon être, dans les archives de mon adolescence. Je sais pertinemment qu'elle ressent les mêmes sentiments pour moi, c'est une intime conviction. C'est vraiment ce qu'on appelle une relation platonique).

Une petite brune au teint souvent factice (elle mettait beaucoup de fond de teint pour cacher quelques imperfections), très féminine, certes, mais dépourvue de toute élégance. Et j'ai craqué lorsque Géraud me l'a présentée. A vrai dire, je crois que c'était la chance qui m'était donnée de pouvoir sortir avec elle pour qui j'ai craqué. Géraud m'avait dit qu'elle me trouvait mignon et c'était la première fois que cela m'arrivait. Ce fut seulement après que je remarquais ses yeux... Ah, Mon Dieu ! ses yeux !!! Et bien lorsque j'y pense à présent ils n'avaient rien d'extraordinaire. D'ailleurs ils n'ont toujours rien d'extraordinaire. C'est des yeux....

(Tiiiime !!! Non, là, je ne peux pas rester sans voix devant ces lignes. Le fait est qu'à cette époque j'étais, sans le savoir, très amoureux de Servane ! J'étais certainement très en colère contre elle et mon amour propre avait du en prendre un sacré coup. Voilà pourquoi je la descend en flamme aussi lâchement au travers de ces lignes. La vérité ? C'est que quand nous avons été présentés j'ai tout bonnement fondu devant elle.  Elle était aussi élégante que n’importe quelle fille de notre âge, Quand à ses yeux il étaient beaux. Beaux mes enfants !!! D'un gris bleuté dont il était difficile de sonder le fond et qu'elle adorait mettre en valeur grâce à du cerne noir. Elle avait les yeux d'une biche. Ils me transperçaient littéralement et elle semblait pouvoir sonder mes pensées les plus intimes. J'aimais ça. Aaah... ça me manque.)

A la fin de cette même année scolaire, j'organisais chez moi une fête à pas moins de soixante dix invités (Au départ c'était prévu pour trente. Mais c'était sans compter les amis des amis des amis qui ont rappliqué par la suite. Mention spéciale à ma mère(RIP) ce soir là !!!). Evidemment, Servane et Géraud étaient là. Et comme Maxime et Johann étaient là aussi, les premiers contacts eurent lieu.

...LA SOIREE DE JUIN 1992...

Premières angoisses, premiers pas vers le sexe opposé, résultat : une belle veste de la part de celle que je désirais à l'époque. Servane n'avait pas voulu sortir avec moi (Vu ma maturité à cette époque, c'est logique).

Premiers contacts entre Géraud, Maxime et Johann. Damien aussi vint se joindre au groupe et Johann l'apprécia beaucoup. Entre Maxime et Géraud ce fut rapidement des rires chaleureux, bref, l'ambiance était bonne. Le plus rigolo, savez-vous comment Maxime a noué les premiers contacts avec celle qui, six mois plus tard, allait devenir sa chère et tendre ? Autrement dit Karine ? En lui brûlant le t-shirt avec son mégot de cigarette. Si, si ! Leurs regards ce sont ainsi croisés pour la première fois (saligaud !!!).

... KARINE...

Karine n'a jamais été qu'une copine. Mais elle m'attirait énormément et cela tout au long de l'année scolaire (et même longtemps après...). Elle était belle et pulpeuse, tout à fait charmante en somme. Ses petites rondeurs étaient exquises et n'enlevaient rien à son charme exceptionnel, au contraire (elle était également pourvue d'une poitrine absolument... dingue pour son age. Et les gros lolos ça nous plaisait beaucoup !). Or, Karine, était beaucoup trop mûre pour moi (et de deux !) Maxime, je ne le savais pas encore, lui était destiné. C'est ainsi que, pour la première fois, la jalousie s'empara de moi lors du réveillon de 1992. Or, et pour l'heure, nous en arrivons à l'été où rien de particulier ne se passa. Il s'achevait sur ma rentrée au lycée Saint Joseph. Je redoublais ma seconde et j'avais seize ans.

... SAINT JOSEPH...

Jusqu'en juin 1993, c'est à dire jusqu'à la fin de ma seconde à Saint Joseph, je ne me suis pas fait de nouveaux amis. Géraud m'avait rejoint mais il était en première et il y avait toujours Maxime, Johann, Karine, Damien et Servane avec qui j'entretenais régulièrement les contacts. C'était mes copains et mes copines, les seuls, les vrais. (J'avais tout de même retrouvé Pierre-Marie que j'avais rencontré à Saint Michel et qui était dans ma classe. Il est devenu un véritable ami par la suite, nous avons beaucoup d'estime l'un envers l'autre. Il y eut également Mathias dont je parlerai plus tard). Et nous voilà déjà au jour de l'an. J'avais invité Maxime, Karine et Servane. J'avais dans la ferme intention de sortir avec Karine, or, ce projet fut rapidement compromis avec Maxime dans les parages... en effet, pendant un slow, nothing else matter de Metallica, l'irréparable se produisit. Première jalousie de ma part, j'en voulais vraiment à Maxime. Servane s'en rendit compte et elle se rendit également compte que je désirais Karine. En vérité, dommage pour elle (et pour moi) car, cette fois-ci, elle voulait sortir avec moi et c'est moi qui la repoussa. Comme un imbécile et trahit par ma cupidité (je crois que je ne connaissais pas la signification exacte de ce terme à l'époque... on remplacera donc "cupidité" par "ego"), j'étais passé à côté de ma chance... il faut dire aussi que j'avais très peur de faire le premier pas. Servane l'avait remarqué et selon sa bonne habitude, elle me laissa en plan, trop fière pour céder (plutôt pour insister).

Donc, à la rentrée des vacances de noël, Maxime était avec Karine et moi toujours tout seul. Mais ce jour là, la vision d'une fille de première va me boulverser.

 

MAXIME         JOHANN

Maxime                               Johann

 

GERAUD         SERVANE

Géraud                                       Servane

 

KARINE          Damien

Karine                                             Damien

 

DEUXIEME PERIODE : " Elle" croise mon chemin dans les couloirs.

 

  J'ignore tout d'elle, y compris son prénom. Elle me croise sans faire attention, mais moi, en deux secondes je la regarde au plus profond (la syntaxe n'est pas très habile... je vous avais prévenus !) : elle est excessivement jolie, elle à l'air douce à en mourir... de longs cheveux blonds foncés, un air sérieux, celui d'une étudiante sérieuse. (Elle faisait semblant d'être toujours préssée, tenant ses livres de cours entre ses bras qui les serraient contre sa poitrine. Des yeux en amande très malicieux sublimant un visage innocent, comme si ce dernier était immaculé. une nouvelle Sophie Marceau dans l'étudiante... la même.) Une fille extraordinaire et en tout et pour tout mon idéal féminin (au moins l'un d'entre eux en tout cas). Elle est belle, belle, belle, belle, belle, belle, belle, be...mais mon rêve et mon admiration amoureuse durent s'arrêter là car c'était simplement et purement utopique. Elle était si loin de moi, si absente, si différente (elle me paraissait surtout beaucoup plus mûre, un fois de plus). Trop de sensations et de sentiments s'emparaient de moi à ce moment là pour que je puisse les exprimer clairement sur ce papier. A ce moment là, bien loin de moi - et "loin" c'est encore très peu dire car cela pourrait se calculer en années lumière tant l'idée ne m'effleurait même pas - l'idée qu'un jour je sortirai avec cette "déesse". (Nous entamons le passage guimauve) : Et si tu es là et que tu as lu ce texte, saches qu'aucun des mots que j'ai employés n'est exagéré pour décrire ce que j'ai ressenti la première fois que je t'ai vue. Tout est absolument relatif à ta beauté.

En deux secondes, j'avais donc ressenti tout cela et je devais déjà l'oublier. J'avais ressenti un rare instant de bonheur et savait que dans les couloirs de Saint Joseph flottait cette fille si belle. Ce fut tout et je n'en parla à personne. la vie continuait.

(J'ai décidé de faire les épilogues au fur et à mesure car c'est plus simple)

...LAURENCE...

Je suis sorti avec Laurence au cours de mon année de première. J'avais bien mûri entre la seconde et la première. Nous sommes en 1994. J'avais pris de l'assurance, j'étais différent. Nous sommes sortis ensemble devant la FNAC, à Avignon, rue de la République. Il y avait Manu aussi (dont je parlerai également plus loin). Nous faisions tous les trois du lèche vitrine, cela devait être un mercredi ou un samedi après midi et en sortant du magasin elle m'a accaparé, surpris, déstabilisé. Je pensais faire le premier pas mais elle m'a devancé avec un toupet extraordinaire ! Je ne sais plus quel était le sujet mais je faisais mine d'être le genre de gars que rien n'étonne, comme Belmondo dans Itinéraire d'un enfant gâté. Et là, tout en me regardant dans les yeux, elle me demande : " Et si je t'embrasse, tu ne sera toujours pas étonné ?". Et la chose se fit de cette façon. Ce fut beau les amis ! Je m'en souviendrai toute ma vie, je me souviens même du t-shirt que je portais ce jour là, Hard Rock Café Los Angeles... un faux. Mais le baiser, lui, ne fut pas faux. Ce n'était pas une contre-façon. Il était bien réel. Laurence a été mon premier véritable grand amour. La fille qui vous rend fier, le calice, la parure en diamants. Vous êtes un amoureux transcendé. Avez-vous vu les poupées Russes de Cédric Klapish (içi encore) ? la scène où Xavier enfourche son scooter et se croit sur un noble destrier après être sorti avec le mannequin Russe ? C'était ça. A l'identique, c'était vraiment ce que je ressentais. Juste l'apothéose : Je sortais avec Laurence., j'étais son "mec".

J'ai rendu des types fous de jalousie au lycée. Or, Laurence était d'une nature simple, il fallait juste être un garçon gentil et attentionné et le physique lui importait peu finalement. Mais d'un autre côté, elle était également capricieuse, imprévisible et aussi indomptable qu'une abeille qui passe d'un pistil à un autre. Elle butinait ce qu'il y avait de meilleur puis s'en allait goûter la fleur d'à côté. Elle faisait des expériences. Entre nous cela n'aura donc duré qu'un petit mois, mais quel mois ! Durant cette période où nous étions ensemble, j'ai vécu des instants de grâce. Le regard des autres filles et des autres mecs de ma classe lorsqu'elle venait m'embrasser avant que je rentre en cours par exemple, c'était grandiose, gratifiant ! Une belle revanche sur certains qui me considéraient comme l’outsider de service. Autre moment : un baiser langoureux qui n'en a plus fini, allongés dans l'herbe, au pied du tilleul qui nous gratifiait de sa fraîcheur et de quelques fleurs qui, en tombant, nous effleuraient le visage. Et surtout, surtout, la réaction de Maxime lorsque je la lui ai présentée. Il s'est senti con, jaloux, totalement dépassé par les évènements. C'était la mienne et pas la sienne. J'étais sur un piédestal. Pour la première fois, c'était moi qui tenait le rôle principal et, à mon sens, elle était, à elle seule, plus belle que toutes les filles avec qui il avait pu sortir auparavant. Cela le rendait fou ! J'ai bien vu qu'il ne supportait pas le fait que je sois avec elle : "Laurent avec cette bombe ???" c'était pour lui un anachronisme. Il a ensuite pu dire maintes et maintes méchancetés sur Laurence à propos de son comportement, de son idéologie et de ses manières de faire (et il n'avait pas forcément tort). Mais il n'empêche qu'il n'aurait pas dit non si elle lui avait fait du rentre-dedans. Il était simplement jaloux, et avoir rendu Maxime jaloux était une satisfaction immense, IM-MENSE !!! Nous étions ami, c'est vrai, mais sur ce sujet là, j'avais des comptes à rendre et ce fut chose faite... au centuple ! Je me vengeais de plusieurs années laborieuses de rapports amoureux bafoués et de réflexions désobligeantes de sa part. Le plus drôle restant cette anecdote : Il n'a jamais réussi à sortir avec elle et, pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Il voulait, une fois de plus et certainement inconsciemment, me prouver sa superiorité ou tout au moins se prouver à lui-même qu'il n'y avait pas de raisons qu'il n'y arrive pas lui aussi. Mais concernant Laurence il fit chou blanc. Quelle ironie grinçante !

C'est moi qui ai pleinement vécu l'affection de Laurence et pas lui. Il n'était pas passé avant, il n'est pas passé après, cette aventure m'appartient à moi seul et m'a fait vivre des choses qu'il n'aura jamais connu avec la même fille. C'est tout. Et pourtant qui sait s'il en avait envie !!!

Notre rupture, comme vous devez vous en douter, a été dure pour moi. je me faisais larguer pour la première fois et c'était difficile à encaisser. D'autant plus que je l'aimais vraiment et, surtout, que j'en étais fier ! Mon égo était au maximum. Du coup, je m'y étais accroché d'une façon hallucinante. Autant vous dire qu'il a fallu du temps pour que je m'en remette. J'ai d'abord fait celui qui était insensible et qui prenait ça à la légère mais au fond de moi, j'étais terrassé. Un jour, au cours d'un dîner chez Cathou, j'ai craqué et me suis mis à pleurer toutes les larmes de mon corps devant l'assistance abasourdie car je n'en pouvais plus. Après une longue discussion avec Johann cela allait un petit peu mieux, mais rien qu'un petit peu... j'avais mal ! Je souffrais vraiment, un feu me consumait de l'intérieur, j'étais triste, je me sentais abandonné, le sol s'écroulait sous mes pieds car Laurence ne voulait plus de moi !  Mon amour propre en avait prit un coup.

Mais il y eu d'autres fois. Deux exactement où nous sommes ressorti ensemble. La première fois fut durant l'été de la même année où ma mère avait organisé à la maison une grande fête pour célébrer la vente de son magasin de laine Phildar® qui s'était avéré être un échec cuisant. Pour cette dernière, c'était donc une libération autant physique que psychologique. Tous les commerçants de la galerie marchande d'Auchan® étaient conviés et elle me permit par la même d'inviter mes amis. Laurence était venue. Nous avions dréssé les tentes dans le parc et j'étais aux petits soins pour elle dont j'étais encore follement amoureux. Le soir sous la tente, et pour me remercier de toute la gentillesse dont j'avais fait preuve envers elle, elle m'embrassa à nouveau en me faisant comprendre que cela ne durerait pas. C'était l'histoire d'une nuit. Or, même en sachant cela... Que voulez-vous ? Je la désirais tant ! Avec du recul, c'était tout de même navrant car j'étais, finalement, prêt à piccorer la plus petite miette qui tombait de sa table comme un pauvre ère affamé. Mais enfin, nous nous sommes donc endormis en amants et nous sommes réveillés en amis. Ce fut tendre, ce fut chaleureux, ce fut beau et je ne regrette rien. Plus tard dans la soirée, Johann nous a rejoint sous la tente, dans le compartiment d'à côté. Laurence s'était endormie (tout au moins semblait-il). Là, à travers la fine cloison de toile, je parlais longuement avec mon vieil ami et je lui expliquais mes sentiments pour elle en m'efforçant d'être le plus sincère et le plus exhaustif possible dans mes propos car je savais pertinemment que Laurence entendait tout ; j'en ai toujours eu l'intime conviction. Cependant, je ne serais jamais allé vérifier ou bien la déranger dans cette performance d'acteur, c'était son choix. De mon côté, j'en profitais pour lui déballer tout ce que j'avais sur le cœur et lui fit de multiples déclarations d'amour par interlocuteur interposé. Tout cela restera donc officieux, bien sûr, car comment savoir si elle m'a entendu pour de bon ? Peut-être que je me trompe ? Peut-être dormait elle vraiment ? Johann restera, dans tous les cas, l'eternel témoin de cette étrange scène où il fut impossible de définir les apparences de la réalité, de dénouer la comédie de la vérité et de connaître la réelle portée de mes propos sur Laurence ce soir là. Une fois de plus, elle seule pourrait le dire aujourd'hui mais je m'engage à le savoir un jour...

Tout à coup, il me revient en tête que c'est aussi ce même jour que j'ai rencontré Marie. Marie, l’une de mes conquêtes avec qui je suis sorti trois fois. Ce jour là, cette dernière accompagnait Maxime mais je ne me souviens plus si ils étaient en couple ou simplement des amis. Cela n'a pas d'importance.

Nous en revenons à laurence... la troisième (et dernière) fois où nous sommes ressortis ensemble, se passa aux Salles sur Verdon, dans la maison de ma grand mère, mon pays des Alpes de Haute Provence. Moi-même, Maxime, Marie, Caroline et Laurence étions partis pendant les vacances de la Toussaint dans ce fameux pays du Verdon. Je crois que cela s'est passé pendant mon année de terminale, en 1994. Ma grand-mère (RIP) y avait une maison de vacances. A cette époque, Maxime sortait avec Caroline. Marie, Laurence et moi-même étions célibataires. Bien vite, ma pauvre Marie a du tenir la chandelle car Laurence et moi avons conclu notre histoire durant la semaine. Ce fut l'ultime fois mais la pus belle, la plus torride, la plus importante pour nous. Ce sont des souvenirs vraiment intimes que je couche ici, il faut le dire. Mais cette auto-biographie toute entière est finalement, je viens de m'en rendre compte, mon futur scénario. Sine qua non, le voilà ! Je suis en train de l'écrire. Alors, soit...

Nous nous sommes donc rendus en petit groupe aux Salles/Verdon, et nous étions très excités. C'était l'une des premières fois où nos parents respectifs nous laissaient partir en vacances seuls, juste entre nous. Là bas, sur place, se trouvaient néanmoins mon oncle et ma tante ainsi que mon petit cousin qui passaient, eux aussi, les vacances de la Toussaint dans la maison familiale. Or, ils logeaient au rez-de-chaussée, nous laissant profiter de l'étage et y passer nos congés comme nous l'entendions. A cette époque, Maxime était le seul de nous tous qui avait son permis et nous avions donc cotisé pour louer une voiture, c'était une Clio Be-Bop blanche, je m'en souviens très bien. Une fois arrivés là bas, la vie nous appartenait et ce fut grandiose ! Un sentiment de liberté, de fierté et d'émancipation nous animait tous : nous nous sentions immenses et sûrs de nous, de vrais petits adultes ! Bien sûr, j'étais à ce moment là plus que jamais amoureux de Laurence et ce petit voyage m'ouvrait des perspectives très intéressantes. Après ce qu'il s'était passé chez mes parents en juin, sous la tente, j'espérais ardemment que le scénario se reproduise et que ces paysages magnifiques et toute la poésie qui les accompagne m'y aideraient. Ce fut le cas. Pourtant, la partie n'était pas gagnée d'avance : il s'était passé quelque chose qui m'avait rendu fou de jalousie très très peu de temps avant ce petit voyage. Laurence était sortie avec mon ami Pierre-Marie. L'ydille n'avait duré que trois semaines mais m'avait mis dans tous mes états. Le fait qu'elle se trouve en couple avec lui m'avait tout à fait désemparé. J'en voulais à mon copain et en même temps je savais que ce n'était pas bien. Et puis il s'agissait de Laurence alors je comprenais sans difficulté les sentiments que pouvait ressentir mon vieux pote. Lui aussi, devait être un amoureux transcendé ! J'étais paumé. Quand il eût constaté à quel point j'étais en colère contre lui, ça l'avait vraiment ennuyé, cela l'avait mis dans une position vraiment inconfortable et je le regrette. Malgré tout, il a bien fallu que je m'incline et que je cuve ma rage en silence. Un certain vendredi soir, à la sortie des cours, je me trouvais sur le trottoir qui faisait face aux grilles du lycée, de l'autre côté de la rue. Emmanuel (dont je parlerai plus tard) était à mes côtés et ne comprends pas ce qu'il m'arrive : je scrute Pierre-Marie et Laurence en train de se bécoter et je bous de rage, de colère et de haine. Mon regard les transperce et plus rien n'a d'intérêt sinon cette image nauséabonde qu'il m'est donné de voir. Emmanuel tenta de me détourner de l'insoutenable scène qui s'imposait devant nous mais sans succès ; il était tout à fait désemparé face à mon attitude. Une autre fois, dans les couloirs du lycée, tout en patientant pour rentrer dans ma classe, j'observais secrètement Pierre-Marie qui s'apprêtait lui aussi à rentrer en cours. C'était au travers de l'une des nombreuses fenêtres qui jonchaient les murs des lieux en question. Une fois de plus, j'écume, je brûle intérieurement et la haine m'envahit, elle bouffe littéralement tout mon être. Pierre-Marie me voie et me lance alors un bonjour de la main accompagné d'une expression sur son visage qui exprime la tristesse, le regret et l'incompréhension ; je m'en souviendrai toute ma vie. A ce moment là, Il attendait forcément un retour mais je n'en fît rien car je voulais lui faire du mal. Je me suis donc contenté de continuer à le fixer en m'éfforçant de faire ressortir toute la colère et tout le dédain qui m'animaient alors. Qu'est-ce que je m'en veux aujourd'hui ! Quel connard j'ai été ! C'était mon pote, mon poto super gentil et super marrant que j'aimais tant. Et bien non, pas de pitié ! Il a dû me prendre pour un sacré con. Vivre ce genre de situations pendant trois longues semaines fut très compliqué mais, quoi qu'il en soit, fin octobre, Laurence était à nouveau célibataire et ce petit voyage me donnait des ailes ; c'était une jolie revanche... Putain d'Ego, une fois de plus. Mais, que voulez-vous ? Je considérais qu'elle m'appartenait !

Notre semaine de vacances commence. Les choses se passent bien et je la joue fine. Une après-midi, Marie, Caroline et Maxime sont partis se promener au bords du lac et nous nous sommes retrouvés seuls dans la maison avec Laurence. Un scénario inespéré (quoique légerement prémédité) s'offrait à moi mais je ne voulais pas brûler les étapes. D'un autre côté, le temps m'était compté car je tenais absolument à conclure la chose avant le retour du trio infernal. L'éventualité de leur présence tatillonne à nos côtés durant le douloureux exercice qui consistait pour moi à reconquérir Laurence n'était pas envisageable. Je m'appliquais donc à être parfait, d'une mélancolie romantique à souhait, simple, avenant mais armé d'un comportement qui ne trahisse aucune précipitation que ce soit. A un moment donné, nous nous sommes décidés à attaquer la vaisselle du repas de midi. Une fois la tâche achevée, l'ambiance était feutrée, nous nous sentions bien, détendus. Afin de sublimer cet instant de paix et alors qu'elle était encore en train de s'essuyer les mains, je mets en fond musical These arms of mine de Ottis Redding sur le lecteur CD. Immédiatement, elle me fait remarquer que c'est la même chanson que Patrick swayze met dans le film Dirty Dancing dans la scène où il sort pour la première fois avec Jennifer Grey. Ce n'était pas par hasard, bien sûr, car je savais que ce film était l'un de ses préférés. Apparaît alors sur son visage le regard malicieux que j'aimais tant et elle s'approche alors de moi doucement, tel un chat qui fixe sa proie, sans détourner le regard une seule fois. A cet instant, mon amour pour elle explose dans ma tête, une vague de désir me submèrge et emporte tout sur son passage. Plus rien n'existait, plus rien n'avait d'importance, une nouvelle faille dans le continuum espace-temps... je n'attendais plus que le contact chaleureux de ses lèvres sur les miennes. Là, elle me met en garde : Une fois encore, elle se demande si c'est raisonnable et me fait partager son sentiment. Mais j'en étais à un point où je ne me posais plus de questions quant à notre avenir de couple, la seule chose qui m'importait était le moment présent et ce que nous vivions à l'instante, je me fichait de savoir que j'allais souffrir à nouveau. une fois le pacte scellé en ces termes, nous nous sommes donc embrassés et j'ai vécu mon premier "instant suspendu dans le temps", et justement, du temps nous en avons pris... c'était magnifique !

Lorsque les copains sont rentrés, il me semble bien que nous ne nous sommes pas exhibés tel un couple mais que nous sommes restés discrets. Nous n'avions pas envie de dévoiler cet évenement de façon immédiate et nous nous étions amusé à faire durer les choses. Bien sûr, il y a bien eu un moment où les trois compères s'en sont rendu compte mais, malgré tout, ils ont choisi de rester discrets eux aussi. Je leur en suis reconnaissant car ils ont fait en sorte de ne pas nous déranger. Je pense qu'ils ont surtout fait cela pour moi car ils étaient conscients de l'importance qu'avaient ces quelques jours passés avec mon amour. Même Maxime, habituellement un peu lourd et qui devait en plus ressentir quelques jalousies, s'était tu. Il faut dire qu'étant en couple avec Caroline à ce moment là, il n'avait pas non plus trop interêt à exprimer son ressenti quant à cette situation... Il trouvera néanmoins l'occasion de deverser son venin un peu plus tard et j'en reparlerai.

Un soir, nous avons joué au Monopoly® et Laurence, étant fatiguée, a passé ses tours préférant se coucher sur le banc où nous étions assis, reposant la tête sur mes cuisses. Je mis la main sur son ventre. Quelques minutes après, ma main était passée sous son pull, je remontais doucement. A la fin de la partie, et elle-même me l'ayant pris puis guidée d'autorité, ma main était sur son sein. J'étais comblé. La partie terminée, nous rejoignâmes le dortoir à l'étage en compagnie de Marie car nous y dormions tous les trois. La pauvre dû bien vite quitter la pièce par pudeur ! Nous étions à ce point excités que rester avec nous eût été du voyeurisme ! J'étais encore vierge à l'époque. Laurence ne l'étais plus depuis déjà un certain temps. Me dépuceler avec cette fille que j'aimais tant : quel cadeau ! c'était juste parfait. Or, alors que le température montait, Laurence m'a fait une petite réflexion qui m'a fait perdre tous mes moyens. Elle n'était pourtant pas désobligeante, loin s'en faut ! Le message induit était qu'il fallait que j'assure un maximim et je crois que ça m'a fait peur. J'ai bandé mou et plus moyen de faire repartir la machine... satanée panne, bordel de merde !!! Je me suis insulté intérieurement. Laurence, fort heureusement, avait été super. Ni jugement, ni dédain, ni déception, elle s'est comporté en Reine. Pour se consoler, elle s'est réfugiée dans la cuisine, un sketch ! Putain, qu'est-ce que je m'en voulais !!! A juste titre d'ailleurs car, je ne le savais pas encore, mais cette occasion fut la dernière. Une conclusion plein de promesses, donc, mais bafouée en quelques secondes. Sachant qu'elle aurait été heureuse de m'offrir cette faveur, je me dis en moi-même : "Merde, merde, merde et merde !!!". 22 ans après, j'en ai toujours des regrets . J'aurais tant désiré que cela soit ma première ! Mais la vie en a décidé autrement, que voulez-vous que je vous dise ?

La fin de la semaine pointant le bout du nez, nous préparions les bagages du retour. Laurence était tombée malade durant la semaine. Je ne sais plus quelles étaient les circonstances exactes mais Max en avait bien profité pour me faire comprendre que ma copine le gonflait. Lui qui aurait été le pire des lèche-cul si ce fut sa propre copine qui eut été malade, c'était tout de même le comble. Cette situation avait engendré une histoire de changement d'itinéraire et d'horaire... cela impliquait un détour, je ne sais plus trop le fond de l'histoire. Quoi qu'il en soit, à un moment donné, il s'était avancé vers moi en me disant : "Elle est chiante ta copine", avec un air supérieur et, cela, plusieurs fois d'affilé. Au bout d'un moment, cela devenait carrément désobligeant. C'était comme pour me dire que je faisais que des mauvais choix par rapport aux siens. Qu'elle ne valait rien et que j'étais dans l'erreur. Il adoptera le même comportement avec Emma, dont j'entamerai le sujet un peu plus tard. En vérité, vous l'aurez compris, il était d'une jalousie maladive ! Bref, après cette malheureuse anecdote, je ne me souviens plus de rien concernant Laurence. Je ne sais plus dans quelles circonstances nous nous étions quittés ni revus au lycée, etc, etc... black out complet au détail près de ceci : fin 1995, j'avais organisé l'anniversaire de mes vingt ans chez Philou, un egyptien qui avait ouvert un snack dans la même rue que notre lycée et avec qui j'avais beaucoup sympathisé au cours des précédents mois. En effet, étant parti en cours d'année de terminale en voyage d'étude en Turquie, nous nous étions vraiment liés d'amitié car ce voyage m'avait beaucoup marqué et m'avait vraiment ouvert l'esprit, comme tous les gens de ma classe d'ailleurs. Ce soir là, Laurence était là et je crois que c'est l'ultime fois ou je l'ai vue et passé un peu de temps avec elle. Ce soir là, Pierrot était là lui aussi et nous étions alors deux pauvres fleurs, célibataires,  qui avaient été butinées par la même abeille. Lui et moi, regardions Laurence qui dansait en se dandinant autant qu'elle le pouvait, balançant ses hanches de façon suggestive, bombant son torse et faisant ressortir ses seins fermes et délicats, exprimant ainsi tout son sex-appeal ; elle irradiait. Lui et moi nous sommes alors regardés dans un commun soupir, se plaignant de façon réciproque, nous adressant silencieusement toute notre nostalgie, notre compassion, notre soillicitude et aussi nos regrets. Nous avions, chacun à notre tour, pu profiter de la tendresse de Laurence mais, ce soir là, nous savions que c'était une parenthèse de notre vie qui était bien terminée. L'apparthée nommée Laurence s'arrêtait là. Après cette soirée, je ne l'ai plus jamais revue ; cela fait 22 ans aujourd’hui !

 

laurence          Caro

Laurence                                            Caro

 

Manu          Marie

Manu                                           Marie

(Manu et Marie... c'est très amusant que leur photo se retrouvent, par hasard, côte à côte dans mon récit :
à cette époque ils ne se connaissaient pas encore. Or, quelque temps après, ils allaient devenir amants)

 

... (non achevé, à suivre...)

...MAXIME...

Maxime aimait les contacts et avait beaucoup de relations, surtout chez les filles. Le fait qu'il sortait avec Karine ne gênait en rien ce détail. C'était un coureur de jupons fini et de là lui restaient beaucoup de contacts féminins. Ses antécédents amoureux n'étaient un secret pour personne, surtout pas pour moi puisqu'il me racontait tout. Or, il était jadis sorti avec une fille qui s'appelait Sandrine. Si mes souvenirs sont bons, c'était sa seconde après une certaine Aurore.

 

 

  

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